Les arrestations ont eu lieu à Barcelone, Bilbao et Cantabria. Les services de sécurité espagnols ont procédé, jeudi dernier, à l'arrestation de trois Algériens et un Espagnol soupçonnés d'appartenir à une cellule terroriste chargée de la logistique et liée à la nébuleuse internationale Al Qaîda, dirigée par Oussama Ben Laden. Les arrestations ont eu lieu à Barcelone, Bilbao et Cantabria. Selon le commissariat général à l'information, les présumés membres d'Al Qaîda «fournissaient des documents falsifiés à des terroristes recrutés un peu partout en Europe, et recueillaient des fonds pour le financement du réseau». La même source a précisé que deux parmi les quatre personnes arrêtées, Samir Mahdjoub et Garcia Gomez en l'occurrence, sont propriétaires en association de plusieurs magasins et les revenus de leur commerce «servaient au financement des activités des membres du réseau Al Qaîda dans d'autres pays européens». Ces magasins, croit savoir la police, ont été achetés «grâce à des fonds envoyés d'Allemagne et résultant d'activités délictueuses». Quant à Redouane Zenimi, il est soupçonné de s'adonner à «la falsification grâce aux documents, photos et filiations que lui faisait parvenir Réda Zerroug, un suspect algérien arrêté il y a quelques jours en Espagne».Pour le quatrième suspect, Mohamed Ayat, l'enquête a conclu qu'il avait reçu des transferts d'argent à partir d'Allemagne, envoyés par Abderrazak Mahdjoub, frère de Samir, et Réda Zerroug. Lors des perquisitions effectuées aux domiciles des prévenus, les forces de sécurité espagnoles ont découvert du matériel servant à la falsification de documents, trois ordinateurs dont un portable ainsi que plusieurs faux passeports dont un au nom d'un membre lié à la «cellule terroriste de Hambourg», responsable des attentats du 11 septembre. Le nom de cet individu n'a pas été révélé pour les «besoins de l'enquête». Les policiers ibériques ont également mis la main sur 3 000 euros et des reçus de virements bancaires effectués à partir de cette même ville allemande. A la lumière des premières conclusions de l'enquête, il semble que les cellules terroristes implantées sur tout le territoire européen sont en contact permanent, mais aussi très bien structurées et suffisamment outillées afin d'y répandre le vent de la subversion. L'argent circule à profusion de Madrid jusqu'à Hambourg pour faire passer plus de «combattants». L'enquête a dévoilé aussi au grand jour le travail d'embrigadement qui aboutit souvent à des résultats catastrophiques pour la sécurité européenne. L'Espagnol faisant partie de la cellule connectée à l'organisation de Ben Laden augmente significativement la probabilité des experts en la matière lesquels ont prédit la longévité de la guerre contre le terrorisme beaucoup plus que ce que l'on peut croire. Car parvenir à recruter des Européens dans les rangs des hordes terroristes renseigne sur les menaces omniprésentes qui planent sur le Vieux Continent. Après les attentats du 11 mars écoulé que l'ex-Premier ministre, Aznar, a voulu sans y parvenir attribuer à l'organisation basque ETA, l'Espagne vit au rythme d'éventuels attentats terroristes.