Aucun des candidats, y compris Abdelaziz Bouteflika, ne s'est aventuré quant à domicilier ses rassemblements dans le Palais des sports depuis la présidentielle de 2004. «Fini la crise du logement!» Un tel aveu a été fait hier par Abdelmalek Sellal, directeur de la campagne électorale de Bouteflika. Ce dernier veut sans aucun doute frapper fort lors du scrutin du 17 avril en s'engageant par le biais de Sellal à faire attribuer des habitations à l'abandon d'ici 2019. «Tous les Algériens, sans aucune exception, occuperont des habitations décentes avant la fin du prochain mandat», a affirmé Sellal qui a animé un imposant rassemblement populaire domicilié dans le très spacieux Palais des sports Hamou-Boutlélis. Sellal a, semble-t-il, délibérément choisi son sujet en amadouant les Oranais, en particulier ceux du centre-ville, qui continuent à subir les affres du vieux bâti et les promesses sans lendemain des autorités locales. Ovations et applaudissements ont ponctué chacune des déclarations contenues dans le discours de Sellal. L'orateur a axé son speech sur l'engagement de Bouteflika quant à «prendre en charge le mal» qui ronge les Oranais dont celui du logement mais aussi la harga. Sellal dira en ce sens que ce phénomène relèvera du passé. «Fini la harga, celle-ci sera mise à plat de manière définitive», s'est engagé Sellal s'adressant à la jeunesse fortement présente dans le meeting. La direction de campagne de Bouteflika ne veut, contre toute attente, rien laisser au hasard ni omettre un quelconque atout rapporteur sur le jeudi 17 avril. Les femmes, cette catégorie importante de la société algérienne, ne sont pas à marginaliser, du moins pendant le vote, en leur promettant la consolidation de leur situation. S'adressant à cette frange, Sellal a indiqué que «le candidat indépendant à la présidentielle 2014, Abdelaziz Bouteflika, s'engage, dans le cas où il sera réélu le 17 avril prochain». Et d'ajouter en promettant que «la prochaine Constitution sera consacrée à l'amélioration des droits de l'homme et la consolidation davantage de la condition féminine». Selon M. Sellal, «le temps était venu pour l'édification d'une République totalement rénovée pouvant répondre aux aspirations du peuple et être à la hauteur de ses attentes». Il a promis que «cette République fera de l'Algérie un joyau de l'Afrique et de la Méditerranée». Au fur et à mesure de son discours, Sellal n'a pas omis d'exhorter les Oranais à se mobiliser autour du programme du candidat Bouteflika qui, selon lui, répond, «à leurs ambitions dans tous les domaines». Pour appuyer ses propos, le directeur de campagne est longuement revenu sur plusieurs projets de grande envergure accordés lors du règne de Bouteflika à Oran dont ceux qui ont mis fin à la «sécheresse» qui a, depuis plusieurs décennies, apprivoisé les Oranais. Le président Bouteflika, a indiqué Sellal, a «promis que tous les efforts de développement seront poursuivis et qu'une attention particulière sera donnée à l'ensemble des secteurs». «C'est ce que vous promet le candidat Bouteflika, une Algérie prospère, stable et fière de son histoire», a-t-il lancé du haut du podium et ce, au milieu des youyous tout en scandant «one, two, three, viva l'Algérie et quatrième mandat pour Bouteflika» lancé par l'ensemble des présents. Sellal n'a pas manqué l'occasion d'appeler «les jeunes et tous les citoyens à se rendre en force aux urnes pour choisir l'homme de la continuité, de la paix et de la stabilité». Le choix de tenir le meeting électoral par la direction de campagne de Bouteflika n'est pas sûrement un fait du hasard. D'autant qu'aucun des candidats en lice, y compris Abdelaziz Bouteflika, ne s'est aventuré quant à domicilier ses rencon-tres avec les électeurs dans le Palais des sports depuis la présidentielle de 2004. A cette date (en 2004, Ndlr), deux candidats, Bouteflika et Ali Benflis, s'étaient, avec acharnement, disputé la présidentielle d'alors. Chacun des deux postulants avait démontré ses forces de mobilisation là ou ils passaient dans leurs sorties d'où l'animation, par chacun de ses rassemblements dans le Palais des sports. En 2009, Benflis n'étant pas candidat, Bouteflika a, en venant à Oran, opté pour le bain de foule organisé dans la rue Emir-Abdelkader située dans le centre-ville.