Les responsables de la Société algérienne, Allumettes algériennes tirent la sonnette d'alarme quant à l'avenir de leur entreprise qu'ils estiment hypothéqué. Le problème épineux qu'ils ont soulevé lors d'une rencontre organisée au niveau du siège de la société à El Khroub concerne l'importation frauduleuse des allumettes du Pakistan et de Turquie. Ils ont estimé que cette situation pénalise gravement leur entreprise et menace directement l'emploi de 70 travailleurs. Les responsables de la société, Allumettes algériennes soulèvent carrément le problème de la contrebande qui, pratiquement, envahit le marché algérien et face auquel l'Etat est demeuré impuissant. A titre d'exemple, ils ont affirmé «qu'à cause de ce fléau, un matériel sophistiqué qui a coûté 70 milliards de centimes est à l'arrêt depuis 1993, faute d'écoulement de la production.» De ce fait, l'entreprise s'est retrouvée endettée et ses responsables commencent à envisager sérieusement de mettre la clé sous le paillasson en congédiant, bien sûr, les 70 employés. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est au moment où le discours officiel donne la nette impression d'encourager le secteur privé, créateur de richesses et d'emplois, que des dizaines d'entreprises se retrouvent menacées par la contrebande et la contrefaçon. Vêtements, cosmétiques, articles de sport, tabac et même de faux produits haut de gamme sont annuellement importés frauduleusement et commercialisés au détriment de la production nationale. D'ici à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, notre pays se serait transformé en un immense «souk» aux produits bas de gamme de l'Asie du Sud.