«Nous voulons une IIe République où les droits des citoyens seront préservés» «Nous voulons entamer avec vous un changement pacifique sans l'intervention étrangère.» La candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, était hier à Tindouf. Lors de son meeting de campagne organisé à la salle de cinéma Aïssa Messaoudi, elle a expliqué que trois choix s'offrent aux Algériens à l'occasion de cette présidentielle du 17 avril. Le premier, dit-elle est «celui des partisans du statu quo». Mme Hanoune a soutenu que cette catégorie ne vise ni plus ni moins qu' «à préserver leurs intérêts car ils ont construit des empires financiers avec l'argent public». Le deuxième choix est celui des «promoteurs du chaos et de l'instabilité». Pour Louisa Hanoune, «ce sont ceux-là même qui veulent plaire aux sociétés et lobbys étrangers en leur proposant carrément la suppression de la loi des 51/49%». Aux yeux de l'oratrice, cette proposition est dangereuse pour le pays dans la mesure où elle remet en cause tous les acquis et les victoires économiques engrangés ces dernières années. Enfin, le troisième et dernier choix est celui que propose la candidate du PT. «Nous voulons entamer avec vous un changement pacifique sans l'intervention étrangère. Nous voulons une IIe République où les droits des citoyens seront préservés», a indiqué Louisa Hanoune qui a promis «une révision de la Constitution qui sera suivie immédiatement par la dissolution de l'APN avec l'organisation d'élections législatives anticipées car l'actuelle assemblée ne représente pas le peuple algérien». S'adressant aux citoyens du Sud, elle a promis que si elle est élue, elle instituera «une discrimination positive». Explication: il s'agit d'un système de péréquation sur les prix des produits de première nécessité. Pour que ces produits soient accessibles à des prix raisonnables aux faibles revenus». Dans le cadre de ce même système, les billets d'avion seront ramenés à des prix également raisonnables. De même qu'elle a promis de «légiférer sur les acquis sociaux, et de faire de l'accès au logement et à l'éducation comme étant des droits constitutionnels». Au sujet de la langue amazighe, la position de Mme Hanoune ne souffre d'aucune ambiguïté: «Tamazight sera une langue officielle, son enseignement à l'école sera obligatoire et je créerai un secrétariat d'Etat pour sa promotion», affirme-t-elle. Abordant la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry à Alger, la candidate du PT n'est pas allée avec le dos de la cuillère. «Les Américains veulent peser dans cette élection et imposer un président aux Algériens, un président qui va d'abord préserver leurs intérêts», a-t-elle dénoncé soulignant que «cette visite sera suivie par celle des émirs du Qatar et de l'Arabie Saoudite avec qui nous n'avons pas d'interêts. Ils vont venir demander une médiation pour régler leur crise. Ce sont des problèmes qui ne nous concernent pas», a tranché sur un ton ferme, Mme Hanoune.