Il y a de cela quelques mois, le Cnes a révélé des signes alarmants. On se rappelle du contenu du rapport de conjoncture du Cnes. Ce dernier, en son chapitre portant «conflits sociaux» a attiré l'attention du pouvoir sur la situation sociale que vivent de larges pans de la société. Les analyses élaborées par les spécialistes de ce conseil sont révélatrices à plus d'un titre d'un marasme profond qui mine une «strate» sociale et dont les conséquences sont tellement visibles, engendrant par là «la révolte». Analysant les phénomènes et les perspectives offertes par le pouvoir et tenant compte des investissements consentis par l'Etat, le Cnes a dressé un bilan négatif quant à trouver une solution radicale aux énormes contradictions sociales. Ainsi, la référence à ce rapport permet, sans nul doute, d'avancer que le Cnes estime que notre pays n'échappera pas à la forte pression de la base qui revendique du travail, un salaire, un logement et enfin un minimum pour survivre... Il est évident, cependant, que l'initiative du pouvoir de lancer par le canal de l'Ansej sa politique de PME-PMI est en soi très positive. Mais cette action peut-elle répondre à elle seule à cette «maladie du chômage» ? Aujourd'hui, malgré les efforts consentis dans ce domaine, il n'en demeure pas moins que beaucoup reste à faire. La société, hier contenue, s'exprime aujourd'hui avec violence et la politique de «colmatage» ne peut à elle seule régler le problème. Là, le gouvernement est confronté à une crise dont les retombées risquent de remettre en cause toute la politique globale définie. Khenchela, Bordj Bou Arréridj, Aïn Defla, Tipasa, Adrar... sont autant de foyers de tension. Ces régions, longtemps «bernées» par des promesses et délaissées par les responsables locaux et les élus, ont été obligées de prendre «la rue en otage». Le ras-le-bol et les promesses non concrétisées ont fini par se «confondre» avec l'acte de violence. Cette situation fort «déplorable» a été souvent mise en exergue par le Cnes, qui loin de se substituer au pouvoir décisionnel et politique, appelle et rappelle à ceux-là qu'il est temps de mettre en place des mécanismes de développement harmonieux et intégrés. Si les années de terrorisme ont engendré une anarchie dans la sphère socio-économique, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui, une situation nouvelle, sous-tendue par une embellie financière, permet de voir à long terme cette question. Le temps de remettre la machine économique en marche sera long et dur mais non impossible. Les actions ponctuelles auxquelles se livre le pouvoir n'ont fait qu'aggraver la situation. Le Cnes dans ce domaine a vu juste et se permet même d'être «en opposition» avec les choix du gouvernement qui n'avance que dans un cadre macro-économique. Dans le chapitre micro-économique, la tendance demeure «une inconnue». Pourtant, la micro-entreprise, la grève... les forces productives sont autant de paramètres qui traduisent le programme économique. L'idée de relance économique décidée par le pouvoir et contenue dans le programme de campagne du président Bouteflika peut être considérée comme ce levier alternatif. Il ne faut pas injecter simplement des sommes importantes pour faire croire que la crise sera résolue. La raison est que les analyses réalisées par le Cnes restent les mieux appropriées pour éviter toute rupture anachronique dans la poursuite de l'effort d'investissement et par là, de la création de richesses. Le Conseil national économique et social aura pris les devants et c'est aux décideurs de se référer à lui. L'alerte a été donnée il y a quelques mois déjà, mais...