Rien ne va plus chez les redresseurs du parti dans la ville des Genêts. En effet, la guerre de leadership fait rage entre les véritables militants du FLN et l'actuelle direction locale du mouvement, composée essentiellement de transfuges des autres partis. Dans ce sens, l'aile dite de militants légitimes du vieux parti a animé hier un point de presse pour interpeller Belkhadem sur les dérives qui guettent le mouvement de redressement, si le bureau de la coordination locale continue d'ignorer «les militants de la première heure». «Nul ne peut prétendre être redresseurs que celui qui a la légitimité organique», dira M.Ouchaou M'henna, chargé de la commission organique au sein du comité, installé par Abdelaziz Belkhadem le 11 décembre 2003. Pour lui, le gros des troupes de l'actuelle direction n'a aucun lien avec le FLN. «Nous nous démarquons de la composante du comité directeur du mouvement de redressement car ce sont des arrivistes et des opportunistes qui veulent accaparer le sigle FLN», ajoutera-t-il. Dans ce sens, il considère que l'approche de ce «tout-venant politique» dans l'acte de redresser le parti historique est dénuée de toute réflexion. Pour sa part, M.Ali Tikli estime que «la composante actuelle du mouvement de redressement ne répond pas aux aspirations des militants du FLN». Toujours selon lui, «le FLN mérite mieux que le rebut des autres partis, les repris de justice et les antirévolutionnaires pour se remettre sur orbite». Abondant dans le même sens, il juge que «le FLN doit se faire avec ses militants et si redressement il y a, il doit s'opérer par ses propres militants.» Pour cela, ils appellent les pro-Benflis au dialogue pour la sauvegarde de l'ancien parti unique, car «le FLN est aujourd'hui en danger et est devenu la proie de prédateurs de tout acabit». C'est dire qu'après la fièvre de l'élection qui a mobilisé toute la nouvelle clientèle politique locale autour du «label» Bouteflika, à présent que les dividendes tardent à venir, les alliances contre nature commencent à montrer leurs limites. La bicéphalité du mouvement de redressement en est une.