Le candidat indépendant, plaide pour une nouvelle organisation territoriale intitulée «Régionalisation horizontale». Des régions où seront regroupées des wilayas limitrophes, seront créées, a-t-il prôné à l'occasion de son meeting tenu le week-end dernier au niveau de la ville de Saïda. Des entités ou conseils régionaux seront ainsi institués pour chapeauter la réalisation, la gestion, notamment des grands projets d'intérêt commun et des équipements d'intérêt régional. En somme, une sorte d'assemblée délibérante des régions pour s'occuper des affaires de la région, a-t-il indiqué en substance. Ce projet entre dans le cadre du nouveau découpage administratif inclus dans son programme dit de «Renouveau national», dont «l'Algérie qui souffre de l'absence de l' Etat en a grandement besoin», souligne-t-il. La création de cette nouvelle collectivité territoriale dans laquelle l'Etat transfère un certain nombre de ses compétences, répond, indique-t-il «à la tendance universelle vers la décentralisation». La réforme de la fiscalité localité qui représente une part importante des ressources fiscales pour les collectivités locales, est également souhaitée par M.Benflis. Il s'engage aussi à «réviser le Code communal et le Code de la wilaya en vue de redonner aux élus leurs prérogatives réduites à leur plus simple signification par les actuels codes en faveur du wali, chef de daïra et du secrétaire général de la commune», a-t-il expliqué à El Bayadh et Saïda. Par là, l'ex-chef de gouvernement compte instaurer une «véritable démocratie participative». «Imazighen, Imazighen», est le slogan scandé en choeur dans la salle de projection de la wilaya d'El Bayadh. A Saïda où son directeur de campagne n'est autre que le plus jeune député du FLN, Ali Benflis est revenu sur «la très controversée loi sur les hydrocarbures par laquelle on a voulu brader le sous-sol algérien», a-t- il estimé. Par la très contestée loi sur les hydrocarbures de Chakib Khelil élaborée en 2003 et adoptée en 2005 après son amendement, «octroyait aux sociétés étrangères le droit à la concession». Si les recommandations et conseils du défunt Hugo Chavez, président du Venezuela de l'époque aux hautes autorités algériennes furent salutaires, puisque cette loi a été gelée, il soutient que c'est lui-même qui avait bloqué au niveau du Conseil du gouvernement, cette loi qui vise à octroyer des concessions aux firmes étrangères». «Dadak l'a bloquée», entonne-t-il en déclenchant l'applaudimètre dans la salle. «Le sol et le sous-sol algérien appartiennent au peuple algérien. Je suis pour les partenariats avec les étrangers, mais le sous-sol algérien doit rester la propriété du peuple. Sinon, pourquoi nos martyrs s'étaient-ils battus pour libérer le pays?», dit-il encore. Et de poursuivre: «Le scandale et la trahison qui pouvaient découler de ce bradage, nullement en vigueur chez tous les partenaires de l'Algérie même au Mexique, avaient fait reculer l'Etat qui a rectifié le tir en 2005», a-t-il soutenu. Ali Benflis qui promet l'organisation d' un dialogue national sans exclusive pour sortir le pays de la crise multidimensionnelle, notamment politique et constitutionnelle, ne cesse de répéter lors de ces dernières sorties que «ceux qui prônent la violence ne seront nullement concernés». L'ex-chef de gouvernement n'a pas manqué de réitérer qu'«il a autorisé la marche du 14 juin à Alger en dépit du fait qu'on lui ait conseillé le contraire», pour remettre la «plate-forme d'El Kseur». Il dit assumer, toutefois, «son entière responsabilité quant à la signature, en juin 2001, du décret d'interdiction temporaire, des manifestations dans la capitale alors sous l'état d'urgence depuis 1992». «La responsabilité liée à la prolongation indéterminée de cette interdiction initialement provisoire, mais toujours en vigueur, entérinée pour arrêter l'effusion de sang, incombe plutôt à ceux qui sont aux commandes». Faisant allusion à la gouvernance du cercle présidentiel, il déclare à Saïda que «le bon entourage est une condition sine qua non pour une bonne gouvernance démocratique». Dans ce contexte, il s'engage, s'il est élu à «s'entourer de jeunes cadres compétents et intègres». «Je n'accepte pas le chantage par l'instrumentation des institutions, ni l'utilisation de l'influence pour des intérêts personnels, encore moins le régionalisme et le népotisme, car cela constitue un affront sur le front de l'Etat et annihile l'autorité de l'Etat», poursuit-il. Toujours sur l'offensive, il assure qu' «il ne sera pas celui qui privera les compétences algériennes qui divergent ou s'opposent à sa démarche et ses idées politiques de leur droit de servir le pays». Ceci dit, il a rappelé qu' «en 2004, nombreux sont des parcours professionnels, des ambitions détruites suite aux représailles ciblant ses partisans et soutiens et ce pour le délit d'opinion». Après l'Entv, qui instruit ses journaliste à filmer et montrer des salles vides, Ali Benflis a dénoncé «le traitement tendancieux réservé à sa campagne par la rédaction de l'APS devenue un comité de soutien du candidat président». Ce genre de pratiques «surannées» est qualifié de «jeu de singe». A Tipasa où il a animé hier un meeting à la salle omnisports, il déclare d'emblée, qu'«il est des wilayas comme, entre autres, Tipasa, Chlef, Médéa qui sont victimes de la crise politique de 1962. Ces départements sont écartés du pouvoir étant donné leur opposition exprimée contre la 5e colonne». Dans son marathon électoral, l'ex-ministre de la Justice a animé un meeting en fin d'après-midi à Boumerdès avant de rejoindre aujourd'hui Batna où il compte tenir un meeting au niveau du stade de la ville. Enfin, il a indiqué hier que «son seul souci est qu'il n'arrive pas à se frayer le chemin dans la foule toujours grandissante dans les salles».