Les jours du secrétaire général de wilaya sont-ils comptés ? C'est la question à laquelle ont tenté de répondre bon nombre de syndicalistes après l'annonce de la création d'un comité de réhabilitation de l'Ugta, une structure qui vient rappeler étrangement les frictions entre légalistes et redresseurs au sein du FLN. Ce comité qui compte des syndicalistes du secteur de l'éducation, des P et T et des membres du secrétariat de wilaya s'est montré très critique à l'égard du secrétaire de wilaya qu'il accuse d'avoir enfreint les dispositions de la directive n°13/2003 du 30 octobre 2003 émanant du secrétariat national de la centrale syndicale. Nombre de griefs sont retenus contre le secrétaire de wilaya accusé d'avoir usé de favoritisme à l'occasion du renouvellement des unions de wilayas et d'avoir fait preuve de mauvaise gestion des affaires de l'Ugta à l'échelle locale. Les rédacteurs du communiqué du comité de réhabilitation accusent le secrétaire de wilaya d'avoir profité de sa position pour s'octroyer des privilèges (prises en charge, détachement et promotion) au moment où l'entreprise qui l'emploie (Enaditex) vit une situation difficile marquée par une compression d'effectifs et des départs anticipés à la retraite pour équili-brer ses finances. Ses pourfendeurs lui reprochent aussi le fait de n'avoir rien entrepris pour tenter de négocier l'amélioration de la situation des travailleurs des ex-Sned et Edipal livrés à leur sort depuis la dissolution de ces deux entreprises. Des observateurs estiment que toutes ces attaques cachent en fait un malaise né à l'occasion du renouvellement des structures de wilaya. Ils prennent pour exemple l'agitation née au lendemain de la désignation de l'actuel coordinateur RND de la wilaya d'Oran à la tête de l'union territoriale Sud. Ces tiraillements sont venus s'ajouter à la guerre que se livrent les redresseurs et les légalistes du FLN au sein des structures locales du syndicat Ugta. «Cette guerre pourrait s'exacerber à l'avenir et seul le règlement des différends qui minent l'ancien parti unique, pourra apaiser les tensions qui menacent la cohésion du syndicat de Sidi-Saïd à Oran», avoueront des syndicalistes. Pour le moment, la tension va crescendo, d'un côté comme de l'autre. On souhaite l'intervention du secrétariat national pour régler un contentieux qui fait que les deux parties (l'actuel secrétaire de wilaya et le comité de réhabilitation) se regardent depuis la campagne électorale pour la présidentielle en chiens de faïence.