Dans une allocution vague, une timide référence a été faite au code de la famille. Ceux qui attendaient des déclarations sur le code de la famille, la formation de imams ainsi que d'autres thèmes ayant trait à l'islam, à l'occasion de l'ouverture officielle par M.Bouteflika hier, de la cinquième semaine nationale du Coran à Dar El-Imam à Alger, n'ont eu droit qu'à une vague allocution. Le président de la République a, à peine effleuré ces sujets, qu'il souligna la «nécessité de suivre la logique des priorités dictées par la réalité civilisationnelle avec ses dimensions nationales et internationales». Evidemment, on ne peut s'empêcher de lire à travers cette déclaration une timide référence au code de la famille et une autre, à un degré moindre, à la formation des imams. Le premier thème largement abordé lors de la campagne électorale, M.Bouteflika a promis un amendement de ce code en se sens qu'il ne convient beaucoup plus aux aspirations de la femme algérienne. Par ailleurs, le code de la famille fait actuellement l'objet de débats au sein de la société, particulièrement depuis la déclaration du président du Syndicat national des magistrat. M.Laïdouni qui a affirmé dans un entretien accordé à un confrère arabophone, qu'il excluait que l'amendement du code de la famille se fît en dehors des principes de la charia «au cas contraire a-t-il affirmé, la société algérienne est menacée de dislocation» une déclaration qui non seulement s'inscrit à contre-courant des promesses électorales du président de la République mais qui renseigne encore sur les visions diamétralement opposées sur ce sujet. L'autre thème auquel s'attendaient ceux qui ont suivi le déplacement du chef de l'Etat à Dar-El-Imam (El Mohammadia) concerne les imams, leur formation et leur statut. De même que le code de la famille, la question des imams a été elle aussi abordée par M.Bouteflika, dans ses discours de campagne pour la présidentielle du 8 avril dernier. Au fait, le thème dépasse le cadre algérien puisque le statut de l'imam est aujourd'hui au centre d'une polémique en France. Le ministre français de l'Intérieur Dominique de Villepin a déclaré qu'il «entend poursuivre» les expulsions d'imams extrémistes après celle d'un imam qui a défendu le châtiment corporel des femmes. «La fermeté contre ceux qui prônent la violence est la meilleure garantie d'une pratique sereine du culte musulman», a-t-il déclaré. L'imam algérien Abdelkader Bouziane que les autorités françaises soupçonnent d'avoir entretenu des liens avec la mouvance terroriste, officiait dans une mosquée de la banlieue de Lyon. Il a été expulsé en Algérie le 21 avril mais il vient de bénéficier d'un visa d'entrée en territoire français. L'Espagne également n'est pas épargnée par ce débat depuis les attentats de Madrid, le 11 mars dernier, attribués à des islamistes et qui ont fait 191 morts. Le gouvernement du socialiste José Luis Rodriguez Zapatero envisage de créer un registre obligatoire des mosquées et des imams en Espagne en s'inspirant de modèles appliqués dans d'autres pays comme la France.