La formation de Abdallah Djaballah, forte de ses 30 membres, ne manquera pas l'occasion d'en découdre. C'est avec une grande curiosité et une attention particulière, qu'est attendue la présentation au parlement du programme du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, un mois après le plébiscite de Bouteflika et une année après le terrible séisme qui a frappé Alger et ses environs. Un mois durant lequel, beaucoup de choses se sont produites à commencer par les bruits qui courent au sujet des centaines de redditions de terroristes et leur éventuel «amnistie», les «émeutes sociales» qui éclatent un peu partout à travers le pays et qui troublent la quiétude du gouvernement et enfin les «promesses» de Bouteflika faites lors de sa campagne électorale et que tous les Algériens attendent impatiemment. Tous ces sujets seront impatiemment soulevés par certains députés. Le projet du texte gouvernemental, largement inspiré du programme électoral du président sera soumis à débat à partir d'aujourd'hui, à l'ensemble des députés issus de toute la configuration politique. Le document qui a été distribué auparavant aux parlementaires et rendu public la semaine dernière, sera, à n'en pas douter, adopté en première lecture et sans grand risque de blocage. Mais, il serait intéressant de voir la réaction des quelques groupes parlementaires qui peuvent apporter la contradiction ou s'opposer peu ou prou au projet de texte tel qu'il sera présenté. Parmi ces groupes, on y relèvera celui d'El Islah qui peut mener la «vie dure» à Ouyahia. La formation d'Abdallah Djaballah, forte de ses 30 membres, ne manquera pas l'occasion d'en découdre, après l'échec de son candidat à l'élection présidentielle, face au chef de l'Etat via son chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia. Cette formation s'opposera principalement au passage ayant trait au code de la famille et lancera quelques «piques» à l'adresse du gouvernement sur la réforme de l'école. Le PT de Louisa Hanoune et à un degré moindre le FNA de Moussa Touati, quant à eux, loin de constituer une force parlementaire, ne pèseront pas lourd devant la conjonction des partis qui demeurent solidaires du président de la République et qui l'ont porté à bras-le-corps lors de la campagne électorale. La réaction du PT sera certainement celle qui attirera l'attention des observateurs puisqu'il se chuchote que cette formation qui a engrangé une vingtaine de députés remettra sur le tapis la fameuse «loi sur les hydrocarbures» gelée mais que le gouvernement d'Ouyahia veut faire passer en catimini. Le scandale lié aux 13 bébés morts par septicémie, la semaine dernière à Djelfa et largement couvert par la presse, sera déterré par cette formation, croit-on savoir. l'alliance présidentielle, composée du FLN (redresseurs), du RND et du MSP et qui compte à elle seule plus de 200 députés à laquelle il faudrait ajouter les petites formations qui gravitent autour (PRA, Indépendants, etc.) se contenteront d'apporter quelques amendements. Cette alliance se fera un réel devoir à «faire passer» le programme sans la moindre anicroche. Le groupe parlementaire de l'autre FLN version légaliste appuiera sans nul doute le projet mais sans pour autant tenter de «faire barrage» à l'adoption du texte dans sa première configuration. La réunion du groupe parlementaire du FLN, version Abada, qui a eu lieu hier a pris la décision de «laisser passer» le texte d'Ouyahia. Dans ce cas de figure, la première mouture du document sera largement adoptée et il est attendu que ce projet soit enrichi de «quelques amendements» sans pour autant bousculer la philosophie générale du programme.