C'est un Abdallah Djaballah en pleine phase ascendante qui a présidé, hier, à la salle Rouiched (ex-Tripol), à Hussein Dey la cérémonie d'ouverture de l'assemblée générale des délégués du mouvement de la wilaya d'Alger. En effet, dans une allocution prononcée devant ces derniers, le président de cette formation qui, selon son leader, est la deuxième force politique du pays, a axé son discours sur la signification de la responsabilité politique à haut niveau et les critères qui doivent présider à l'exercice de la magistrature suprême. Sous le slogan moralisateur et mobilisateur: «Votez pour ceux qui ont un coeur pur», Abdallah Djaballah a exhorté ses militants à choisir ceux auxquels ils font confiance et qui seront dignes de celle-ci. Réitérant ce qu'il avait déjà dit lors de la session ordinaire du dernier Majliss Echoura qui vient de se tenir à Alger, le leader de cette formation islamiste légale qu'on crédite d'un bon score dans la prochaine échéance électorale, si ce n'est d'une victoire, a considéré que son mouvement est «une oasis dans un désert d'oppression et de pensée unique». Ce postulat posé, il s'en est pris aux partis dits laïques et démocratiques qui, d'après lui «ne jouent pas le jeu de la démocratie», car, a-t-il ajouté: «Les élites influentes de ce pays sevrées de pensée unique ne veulent pas de la vraie démocratie.» Il a même rappelé aux présents que sa formation a été la seule à dire que le processus démocratique était «en danger» dès novembre 1990, et ce, lors d'une rencontre avec le SG de la présidence et le Chef du gouvernement de l'époque. Bref, c'est un discours à forts relents électoralistes que Djaballah a prononcé dans cette séance d'ouverture de l'assemblée générale des délégués de la wilaya d'Alger. Donnant le sentiment d'être d'ores et déjà en précampagne électorale pour la très attendue présidentielle, le chef du MRN est revenu, à la fin de son intervention, sur le processus de restructuration actuellement en cours au sein de son mouvement. Mettant l'accent sur ce qu'il a appelé «l'équilibre entre l'ancrage politique et la construction organique», il a rappelé que durant la présidentielle d'avril 1999, rien qu'Alger et avec seulement une quinzaine de militants structurés il avait pu récolter pas moins de 8000 signatures. Alors, ce ne sera que davantage à l'occasion de la prochaine consultation électorale à propos de laquelle Abdallah Djaballah a estimé que son parti «a de grandes chances de l'emporter».