L 'exécutif s'attellera à la réforme de l'Etat, de l'enseignement, de la justice, de l'économie mais avant tout, à la concrétisation de la réconciliation nationale. A la lecture de ce document, il apparaît que le projet de programme du gouvernement prône la continuité dans le sillage des réalisations du précédent quinquennat. Ce qui sous-entend que le chef du gouvernement a élaboré son document sur la base des orientations données par le président de la République lors du conseil des ministres du 27 avril 2004 où il avait insisté sur le parachèvement de la réconciliation nationale, condition sine qua non pour la stabilité du pays. D'ailleurs, dans l'avant-propos du document en question, il est souligné «l'élection présidentielle a consolidé la stabilité des institutions politiques nationales tout en plébiscitant, par une forte majorité, un programme présidentiel frappé du sceau de la continuité et de l'approfondissement des réalisations du quinquennat précédent». Ce qui devrait encourager dans une certaine mesure la confiance de tous les acteurs du développement national et notamment, les investisseurs nationaux et étrangers. D'autant que la conjoncture économique est favorable au pays qui dispose de ressources à même de lui permettre de résorber davantage ses retards socio-économiques et de poursuivre l'effort d'amélioration de la croissance à partir d'une économie plus compétitive au ser-vice du développement national. Dans ce sens, le chef du gouvernement s'assigne quatre objectifs principaux avec, comme priorité des priorités, le parachèvement de la réconciliation nationale pour la stabilité du pays, pour pouvoir renforcer et moderniser l'Etat au service des citoyens afin d'aboutir à un développement économique soutenu et durable et enfin, promouvoir une politique socioculturelle à la mesure des ambitions nationales. Cependant, et même si la réconciliation reste la priorité des priorités, il n'en demeure pas moins que le gouvernement s'attellera d'abord à la «poursuite déterminée de la lutte contre le terrorisme». Dans cette optique «les forces de sécurité auront à leur disposition tous les moyens nécessaires pour poursuivre et parachever la lutte», sans pour autant définir ces moyens. Sur sa lancée, le projet de programme promet de «prendre en charge les victimes du terrorisme et la question des disparus». Tout comme il veillera à faciliter la réinsertion sociale des repentis. Tout en consacrant tamazight dans son statut constitutionnel de langue nationale sans pour autant faire état de son officialisation, l'Exécutif prévoit de «parachever le règlement de la crise de Kabylie» dans le cadre de la réconciliation nationale. Le respect des droits de l'homme, les libertés et les devoirs individuels et collectifs des citoyens, le pluralisme politique et la promotion de la liberté d'expression, notamment de la liberté de la presse avec la révision de la loi sur l'information, sont autant d'objectifs auxquels le gouvernement s'attellera à répondre. Abordant la réforme et la modernisation de l'Etat, l'actuel gouvernement promet une amélioration du statut et des qualifications des agents de l'Etat, notamment par la révision du statut général de la Fonction publique. La réforme de la justice est aussi présentée comme une priorité dans le programme de l'Exécutif. A ce sujet, il est précisé que le code de la famille sera «parachevé à très brève échéance». Toutes ces réformes devraient servir d'arrière-plan pour la relance de la machine économique qui s'est matérialisée, ces dernières années, par un investissement de près de 46 milliards de dollars. D'ailleurs, le développement économique demeure le grand défi que l'Algérie se doit de relever dans un contexte de profondes mutations. C'est dans ce sens que le chef du gouvernement a souligné que «notre pays doit se préparer aux effets qui seront induits par l'entrée en vigueur de l'accord d'association qu'il a conclu avec l'Union européenne et son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce qu'il négocie activement». Concernant la promotion de l'investissement, le gouvernement entend s'atteler à accroître «l'efficacité de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) et des Calpi en les renforçant par la mise en place effective du guichet unique». Il y a également le foncier industriel qui fait l'objet, dit-on, d'une réforme de la gestion des zones industrielles et d'activité qui aboutira à court terme. Cette réforme permettra, indique-t-on, de valoriser les zones existantes, d'en développer de nouvelles et d'offrir ce patrimoine aux investisseurs potentiels. Quant au foncier agricole, il est indiqué que «le gouvernement proposera, dès cette année, une législation instaurant le système de concession qui établira de manière précise les droits et obligations du concédant ou du concessionnaire». Au plan social, le gouvernement envisage une livraison d'un million de nouveaux logements durant les cinq prochaines années. La résorption du chômage est également au menu des priorités sociales.