Le Belge indique qu'il lui faut le soutien de la FAF, de la DTN et de la presse. Pour son premier examen face à la presse algérienne, Robert Waseige (prononcez Ouasseige) peut être crédité d'une bonne note. Il a, au moins, le mérite de s'exprimer dans un excellent français et de s'en servir mieux que ne l'aurait fait un Français lui-même. Cela nous change de plusieurs de nos coaches qui ont un mal fou à affronter la presse que ce soit en français ou en arabe. Le Belge sait, apparemment, ce qu'il veut et où il va, indiquant que le contrat le liant à la FAF est un «contrat d'objectifs». «Je ne sais pas quelle sera la durée de mon contrat, dira-t-il. Lorsqu'on se lie avec une fédération, il est normal que l'on ait un objectif final. Mais, très souvent, cet objectif est loin, comme, par exemple, la qualification pour le Mondial et la CAN 2006. Il faut, donc, imposer des objectifs intermédiaires qui servent de points de repères pour une éventuelle remise en question du travail accompli. Ce qu'il faut savoir c'est que je ne suis pas venu en Algérie en villégiature ou juste pour me payer du bon temps. Il y a une mission à honorer et je m'y attellerai dès maintenant». Seulement Waseige connaît la difficulté de l'entreprise. «J'ai pleinement conscience que l'on attend beaucoup de moi. Pour ma part avec l'aide de mes adjoints et du staff qui m'entoure dans lequel j'ai découvert une équipe médicale très performante, je me dois de faire en sorte de satisfaire cette attente. Mais que l'on soit bien d'accord : Waseige, tout seul, ne pourra rien faire. Il lui faut l'appui de la fédération, de la DTN et des médias. Ce je veux dire ici c'est qu'un entraîneur national a besoin d'une atmosphère favorable que seuls les journalistes sont capables d'entretenir auprès du public». Sur ce point là, le Belge a, peut-être, feint d'ignorer que l'opinion du public, si elle est façonnée par la presse, elle ne l'est qu'en partie. Les résultats de son équipe sur le terrain sont déterminants pour gagner à sa cause ce public ou l'avoir contre soi. Sur la manière qu'il compte employer pour diriger l'EN, Waseige indiquera qu'il souhaite amener les joueurs à se prendre en charge. «Je suis contre les entraîneurs qui jouent le rôle d'assistants sociaux ou même de ménagères. Si le joueur a des problèmes, il faut qu'il sache, d'abord, compter sur lui-même pour les régler. Je ne dis pas que l'on ne doit pas le soutenir mais c'est avant tout à lui-même de se prendre en charge. Très souvent, il arrive qu'un joueur se plaigne parce qu'il n'a pas été titularisé. Ce joueur-là manifeste, ainsi, une sorte de faiblesse. Le football est un sport d'équipe, de groupe. On est au service de ce groupe et non l'inverse. Je ne dis pas que j'emploierai la méthode forte mais que l'on ne s'attende pas à du laxisme de ma part.» Concernant un éventuel retard qu'il pourrait y avoir dans la préparation du match du 5 juin contre l'Angola du fait que le temps qui lui est imparti ne peut lui permettre de connaître à fond tous les joueurs, le nouveau coach national fera part de sa sérénité : «Je n'ai pas d'inquiétude de ce côté. Il est vrai qu'il n'y a pas mieux qu'un match pour tester un joueur. On ne doit cependant pas négliger les stages et très souvent quelques séances d'entraînement sont suffisantes pour être informé sur la valeur d'un joueur». Questionné sur les chances de l'EN dans les prochaines éliminatoires, Waseige soulignera que le football est un sport plein d'imprévus. «Si on se basait sur la première mi-temps disputée contre les Chinois, effectivement il y aurait du souci à se faire sur les chances de qualification au Mondial et à la CAN 2006. Par contre en seconde période il y a eu du mieux et ceci ouvre la porte à l'espoir. En tout cas je suis de ceux qui vous diront de ne jamais désespérer dans une compétition. Il faut croire en ses chances quelle que soit la valeur de vos adversaires. Si vous avez un bon moral, tout peut être possible. En tout cas la qualification est pour moi jouable, le plus important étant de faire une bonne entame de la compétition et de ne pas rater ses premiers matches».