Mohamed Lakhdar Hamina, le seul réalisateur arabe à avoir décroché la Palme d'or Comme chaque année, l'Algérie sera présente au Festival de Cannes. Cette année verra peut-être le retour de Mohamed Lakhdar Hamina sur la Croisette, 28 ans après sa dernière participation. C'est aujourd'hui que la sélection officielle du 67e Festival de Cannes sera connue. Journalistes, attachés de presse, distributeurs, producteurs, sélectionneurs et vendeurs se donnent rendez-vous aujourd'hui à partir de 11 heures, à l'UGC Normandie de Paris pour connaître le cru du festival le plus prestigieux du monde. Thierry Frémaux et son équipe ont souvent fait le premier choix, surtout pour la compétition et la sélection officielle pour la Palme d'or. Quels sont les films algériens qui seront présents cette année à Cannes? Plusieurs productions ont déjà déposé leurs films auprès du comité de sélection du festival du film international de Cannes, parmi eux un grand habitué de la Croisette: Mohamed Lakhdar Hamina qui espère revenir à Cannes, après plus de 28 ans d'absence. Mohamed Lakhdar Hamina a tourné son dernier film à l'âge de 80 ans. Le crépuscule des ombres, évoque la période de la guerre d'Algérie et dont l'histoire se base sur trois personnages principaux: un intellectuel nationaliste (Khaled), un commandant de l'armée coloniale (Saintenac) et un jeune soldat français (Lambert), objecteur de conscience, épris de paix, engagé contre sa volonté dans la guerre d'Algérie. Le film qui est produit par l'Aarc a bénéficié de moyens importants et a été tourné dans des décors et paysages magnifiques des wilayas de Biskra, d'El Oued, d'El Tarf, de Tipasa et d'Alger. Mohamed Lakhdar Hamina qui a participé en sélection officielle à quatre éditions du Festival a toutes les chances de participer à cette édition. Sa première participation remonte à 1966 avec Le Vent des Aurès où il a obtenu le Prix de la première oeuvre. En 1975 avec Chronique des années de braise où il a obtenu la Palme d'or (le seul Arabe et Africain à obtenir ce prestigieux prix). En 1982 avec Vent de sables et la dernière fois en 1986 avec La Dernière image. Même s'il a toutes les chances de participer à cette édition, Lakhdar Hamina n'est pas le seul réalisateur algérien à viser le prestigieux Festival de Cannes. Le réalisateur Belkacem Hadjadj avec son film Le burnous embrasé est tenté également par l'aventure cannoise. Son film qui est également produit par l'Aarc et bénéficié de moyens importants met en images la vie et le combat de l'héroïne kabyle de la lutte contre la colonisation française en Kabylie, Fadhma n'Soumer. Le troisième représentant algérien qui espère figurer dans l'une des sections du Festival de Cannes (La Quinzaine des réalisateurs ou la Semaine de la critique), Lyès Salem, avec son nouveau film Wahrani. Comme les deux films précédents, l'oeuvre du réalisateur de Mascarades filme les premiers moments de l'indépendance, quand deux amis, Djaffar et Hamid, qui étaient promis à un bel avenir dans une Algérie libre sont séparés par la trahison. Mais, trois films qui évoquent le thème sensible de la guerre d'Algérie, c'est trop pour le Festival de Cannes. En raison d'une forte présence de l'extrême droite, des partisans de l'Algérie française et surtout après l'épisode de Hors-la- loi, Cannes demeure très réfractaire au sujet qui évoque la guerre d'Algérie. Dans ce contexte, seul Lakhdar Hamina pourrait être accepté par le comité de sélection du Festival de Cannes, en raison de sa forte position et surtout de son passé de cinéaste reconnu et vainqueur de la Palme d'or. Par ailleurs, nous avons appris que la fille du réalisateur Merzak Allouache, Bahia, a déposé la copie de son premier long métrage intitulé Cinéma Tchkoupi au comité de sélection. Elle viserait la quinzaine des réalisateurs, soutenue par le réseau de son père qui a été sélectionné en 2012, avec son film Le Repenti. Dans toutes les circonstances, l'Algérie sera bel et bien présente, avec ses films sélectionnés, son pavillon organisé depuis trois ans par l'Aarc et surtout ses courts métrages au Short Corner. Côté organisation, le palmarès du 67e Festival de Cannes sera dévoilé un jour plus tôt, le samedi 24 mai, en raison des élections européennes qui se dérouleront le dimanche 25 mai. Toutefois, le Festival ne se terminera officiellement que le lendemain, avec la projection de la Palme d'or. C'est Lambert Wilson qui sera le maître de cérémonie pour l'ouverture et la clôture de l'édition. C'est une femme, Jane Campion, qui est présidente du jury cette année. Si probablement, elle est la seule femme qui a obtenu une Palme d'or en 1993 pour La Leçon de piano, c'est la sixième fois dans l'histoire du Festival, qu'une femme présidera le jury. Trois réalisateurs sont annoncés pour la présidence des jurys des autres compétitions: l'Iranien Abbas Kiarostami pour le jury des courts métrages, l'Anglaise Andrea Arnold pour la Semaine de la critique et l'Argentin Pablo Trapero pour Un Certain Regard. C'est le biopic d'Olivier Dahan La Môme sur Grace de Monaco qui fera l'ouverture du Festival le 14 mai, avec Nicole Kidman en princesse sur le tapis rouge. La famille Grimaldi, qui ne cautionne pas cette biographie filmée de la princesse Grace, n'assistera pas à la projection.