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Comment se fait la sélection des films algériens sur la Croisette
Aucun film algérien n'a été sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes depuis 22 an
Publié dans Liberté le 21 - 05 - 2008

Contrairement à ce qui a été écrit il y a quelques jours dans la presse, aucun film algérien ne figure en compétition au Festival international du film de Cannes 2008. Le Dernier Maquis, du Franco-Algérien Zaïmèche, est un film français qui a été sélectionné dans la quinzaine des réalisateurs, une section parallèle ouverte aux films hors compétition et qui est considérée par les spécialistes comme la sélection des recalés à la sélection officielle.
C'est notamment de ces sélections parallèles hors compétition que se sont illustrés des films tels que Rachida ou Bab El Oued City. Alors, pour faire plaisir à certains amis algériens, on n'hésite pas à ouvrir une fenêtre dans le festival de Cannes avec “une journée Algérie” et sans tapage médiatique. Comme ce fut le cas l'année dernière avec Cartouches Gauloises, de Mehdi Charef, qui, il faut le dire, est produit par la femme de Costa Gavras et le fils de l'ancien ministre des Affaires étrangères Lakhdar Ibrahimi, Salem.
En fait, la dernière fois qu'un film algérien était officiellement sélectionné dans la compétition officielle, la sélection reine pour la course à la Palme d'or, était la Dernière Image, de Mohamed Lakhdar Hamina, en 1986. Depuis, aucun film algérien n'a pu se placer en compétition officielle dans le festival le plus médiatisé du monde. Mais comment se sélectionnent les films à ce prestigieux rendez-vous cinématographique ? Il faut savoir que le festival, créé le 1er septembre 1939, a failli être installé à Alger (à l'époque département français) après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale le 3 septembre. C'est Louis Lumière, qui a filmé la baie d'Alger au début du siècle, qui avait proposé la ville. Mais occupé par la guerre, le gouvernement français a préféré retarder cette manifestation qui a été relancée en 1946. Né de la loi de 1901 des associations, le Festival de Cannes est dirigé depuis plusieurs années déjà par Gilles Jacob.
Un homme à la fois puissant et respecté par la profession et qui détient le pouvoir politique d'un président. Car contrairement à d'autres festivals dans le monde, celui de Cannes est très politisé. Alors pour être sélectionné, il ne suffit pas d'avoir du talent, mais d'avoir également un parcours politique atypique. Le festival l'a démontré à plusieurs reprises en accordant des Palme d'or à des films très polémiques. Yol, du réalisateur turc Ilmez Guney, qui avait réalisé son film depuis sa prison où il a été incarcéré parce qu'il était communiste, Apocalyse Now, de Coppola, pour soutenir la campagne anti-Vietnam, le documentaire de Michael Moore qui faisait partie du plan français de la politique anti-Bush, et enfin Indigènes, de Rachid Bouchareb, qui doit son succès au décret annoncé par le président Chirac, qui avait été touché par le sujet lors d'une projection spéciale à l'Elysée. Une réputation de festival politique, qui a poussé Youcef Chahine, le célèbre cinéaste égyptien, à raconter à celui qui veut l'entendre que la Palme d'or décrochée par Mohamed Lakhdar Hamina était politique, en raison d'un rapprochement politique en 1975 entre Alger et Paris et surtout après la visite historique du président français Valery Giscard d'Estaing à Alger en 1974.
D'autres affirment que cette palme était un cadeau du gouvernement français au gouvernement algérien, qui souhaitait pousser les Algériens à adopter le système Secam français contre le système Pal allemand. Il ne fut rien, puisque Mohamed Lakhdar Hamina était bien placé en compétition avec sa fresque de 3 heures sur le combat des paysans algériens et le début de la lutte armée, face au film sobre de l'Allemand Warner Herzog, l'Enigme de Gaspar Hauser. À l'époque, El Moudjahid avait violemment critiqué le cinéaste algérien l'accusant de donner une mauvaise image des paysans algériens et surtout d'avoir offert le rôle principal à un Grec. À l'époque, il n'y avait pas d'Internet et l'article, qui pouvait influencer la critique et les jurys, a été caché par la présidente du festival de l'époque, Jeanne Moreau. Dans les jurys, il y avait aussi le célèbre politologue américain Pierre Salinger qui était l'un des admirateurs de la cause algérienne.
Mais le plus grand support à Lakhdar Hamina était le prix de la première œuvre pour Vent des Aurès, que le Festival de Cannes avait accordé à Lakhdar Hamina en 1966. Le festival a cette fâcheuse habitude de récompenser les mêmes cinéastes. Le Serbe Emir Kusturica, le Belge Dardène ou l'Américain Cohen. Lakhdar Hamina faisait partie du clan des cinéastes favoris et chouchoutés par la Croisette, puisqu'il a présenté en compétition officielle quatre films (Vent des Aurès en 1966, Chronique des années de braise en 1975, Vent de Sable en 1982 et Dernière Image en 1986). Seuls les films Décembre et Hassen Terro ont été refusés par Cannes pour les mêmes raisons politiques que la Bataille d'Alger en 1966.
Cette année, 20 films sont retenus candidats à la Palme d'or. Le délégué général Thierry Frémaux, qui est ami de l'Algérie, et son président, Gilles Jacob, ont toujours soutenu les films algériens, mais depuis quelques années, la qualité des films algériens n'est plus au rendez-vous, alors on n'hésite pas à présenter un film français réalisé par un Français d'origine algérienne comme un film représentant l'Algérie, comme ce fut le cas pour Bouchareb et Zaïmèche.
L'année dernière, la commission avait refusé la sélection de Délice Paloma, de Nadir Moknache, alors que ce dernier avait annoncé à tout le monde qu'il serait sélectionné. La Maison jaune, le film d'Amor Hakkar qui avait fait sensation au festival de Locarno quelques mois auparavant, a failli l'être, mais devant l'absence de soutien et surtout de lobbying, le film n'a pas été retenu par le comité de sélection. Même résultat cette année pour le film Mascarades, de Lyes Salem, qui n'a pas pu terminer son film à temps pour être sélectionné. Il faut dire qu'à Cannes, vous n'avez pas besoin de présenter votre film en entier, s'il avait été sélectionné auparavant, c'est une carte d'accès direct à la sélection, même si l'on doit vous “jeter” dans des sections parallèles.
C'est ainsi que le Dernier Maquis s'est placé à Cannes. Grâce à sa première sélection, Bled Number One en 2006, mais surtout grâce à soutien médiatique et à de certains lobbys qui voient d'un mauvais œil le retour en force du cinéma algérien. D'ailleurs, le quotidien le Monde rappelle que le réalisateur Rabah Ameur Zaïmèche est français et considère que c'est le film le plus politique du festival. Mais en fait qui est ce Zaïmèche ?
C'est l'auteur du film Bled Number One, et contrairement à ce qu'on pense, le film ne glorifie pas la culture algérienne, mais la défonce. Renaud de Rochebrune, un journaliste français, écrit au sujet du film en 2006 : “Il ne serait pas étonnant que ce long métrage suscite quelques remous, notamment quand il sera vu par les Algériens. Proposant d'emblée une scène de sacrifice par égorgement d'un taureau lors d'une fête traditionnelle, filmée sans distance, très frontalement, il suinte le sang dès le début. Et il restera marqué par la violence, réelle ou – c'est parfois pire – contenue, jusqu'à la fin. Pr0opage-t-il ainsi une image négative de l'Algérie, conforme aux clichés répandus depuis la guerre d'indépendance et ravivés par la récente guerre civile ?”
Dans son dernier film, le Dernier Maquis (encore un titre racoleur), il n'est pas question de terrorisme en Algérie, mais de religion dans… une usine. Mao (interprété par le réalisateur lui-même, qui tente sans convaincre de son registre de comédien, joue le rôle d'un patron musulman qui possède une entreprise de réparation de palettes et un garage de poids lourds.
Il décide d'ouvrir une mosquée et désigne sans aucune concertation l'imam… Et contrairement à ce qui a été écrit par un quotidien, Fellag ne fait pas partie du casting.
L'auteur, qui a toujours prétendu venir de la banlieue “pauvre”, s'est inspiré de l'histoire d'un Portugais converti à l'islam, mais aussi de l'expérience de son oncle qui détient une usine de liège et de marbre en Algérie. Ce petit film de Zaïmèche, qui n'utilise pas les effets spéciaux d'Indiana Jones, a tout de même obtenu une aide régionale de 380 000 euros de la région île de France pour un budget prévisionnel de 2,6 millions d'euros, soit l'équivalent du budget officiel du film Benboulaïd.
Triste réalité du cinéma algérien qui, à cause d'une mauvaise distribution des financements, aucun cinéaste algérien n'a eu le talent ni la création de faire partie des sélectionnés de Cannes. Aujourd'hui, l'Algérie ne fait pas partie des nations qui produisent des films de qualité. Depuis la Palme d'or de 1975, nous avons été déclassés par les Iraniens, les Argentins, les Chiliens, les Coréens, les Chinois et même les Roumains et les Serbes. À Cannes, seuls le talent et la création sont acceptés dans une compétition où les cinéastes restent les meilleurs ambassadeurs de leur pays.
Par :
AMIN REDA


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