C'est la première fois dans l'histoire du Festival de Cannes qu'un mouvement associatif, français de surcroît, revendique le placement d'un réalisateur algérien dans le jury du Festival. Suite à la chronique Ecran libre consacrée à la mise à l'écart du réalisateur Mohamed Lakhdar Hamina de la présidence du Festival de Cannes, M.Christophe Lafuente, président fondateur de l'Association mémoire cannoise, a réagi et apporté son soutien au réalisateur algérien lauréat de la Palme d'Or en 1975, déclarant: «On espére vivement que les autorités compétentes de part et d'autre de la Méditerranée agissent pour que le Cinquan-tenaire de l'indépendance de l'Algérie soit aussi celui du Cinquantenaire du Cinéma algérien.» M.Lafuente affirme que son association cautionne et partage la volonté de voir Mohamed Lakhdar Hamina dans le Jury du Festival de Cannes de 2012. «Ce cinéaste algérien fait aussi partie de l'histoire de Cannes», a ajouté ce responsable du mouvement associatif cannois, qui a sur son site mis un appel de soutien au réalisateur algérien et surtout la vidéo de sa consécration au Festival de Cannes. C'est la première fois dans l'histoire du Festival de Cannes qu'un mouvement associatif, français de surcroit, revendique le placement d'un réalisateur algérien dans le jury du Festival. Cette réaction fait suite à une injustice qui a duré plus de 37 ans, puisque Mohamed Lakhdar Hamina, qui a reçu tout de même deux Prix au Festival de Cannes - le prix de la première oeuvre (l'équivalent de la Caméra d'or aujourd'hui) pour son film Vent des Aurès en 1966 et la Palme d'or en 75 pour son film «Chronique des années de braise» - n'a jamais fait partie d'un jury. Depuis cette consécration, Mohamed Lakhdar Hamina n'a jamais été associé à un jury du festival comme c'est de coutume pour tous les réalisateurs qui ont obtenu la prestigieuse Palme d'or ou simplement recu un Prix. Pis encore, plusieurs réalisateurs africains et arabes ont été placés comme membres du jury dans le festival, parfois deux fois, pour soutenir leur carrière. Dans le Monde arabe, l'Algérien Rachid Bouchareb, l'Egyptien Chahine et le Tunisien Farid Boughedir, ont déjà fait partie des jurys du Festival de Cannes. Alors pourquoi le réalisateur algérien Lakhdar Hamina n'a-t-il jamais bénéficié de cette reconnaissance de son talent et de son parcours? Dans une lettre envoyée le mois d'octobre dernier et relayée par plusieurs sites et Facebook, l'Association cannoise avait écrit au président du Festival Gilles Jacob et au Délégué général Thierry Frémaux pour les convaincre de mettre Lakhdar Hamina dans le jury, affirmant que suite à l'hommage raté à la Révolution égyptienne lors du dernier Festival de Cannes l'association des «Mémoires cannoises du Festival international du film de Cannes» invite le Festival de Cannes à porter toute son attention à la résonance qu'elle peut donner au dialogue interculturel et au soutien qu'elle peut apporter aux artistes et aux acteurs culturels de la rive Sud de la Méditerranée, en décidant de choisir pour la présidence du jury du 65e Festival de Cannes, Mohamed Lakhdar-Hamina, réalisateur du continent africain et arabe à avoir le plus grand nombre de films sélectionnés et honorés au Festival de Cannes: quatre de ses films ont été sélectionnés en compétition officielle, dont deux récompensés.