L'initiative de Mohand Chérif Hannachi intervient dans un contexte politique favorable. L'initiative que vient de lancer Mohand Chérif Hannachi, à l'occasion de la consécration de la JS Kabylie, sacrée champion d'Algérie, est louable à plus d'un titre. D'abord, pour son caractère, a priori apolitique et surtout pour le courage de l'homme, qui, en dépit des pressions, n'a pas cédé au chantage et aux intimidations. Même si, parfois, le président de la JSK, connu pour sa passion pour son club arrive difficilement à maîtriser sa colère, il n'en reste pas moins que sa qualité de meneur d'hommes hors pair, lui a valu respect et considération, aussi bien au sein du monde sportif qu'au sein même de la population de Kabylie. Ceux qui, à travers la destruction du siège du club, le 22 décembre 2001, au moment où celui-ci jouait son match face au WA Casablanca, n'avait pour unique objectif que de mettre le feu aux poudres, c'est-à-dire ouvrir les hostilités entre les dirigeants de la JSK, et à leur tête Hannachi et le mouvement citoyen porté par toute cette masse de fans du porte-flambeau de la Kabylie et de la revendication identitaire. Rappelons que ces incidents préjudiciables pour le club ont contraint ce dernier à jouer en dehors de ses bases de crainte que les choses ne s'enveniment davantage. Ce qui n'a pas empêché le club le plus titré d'Algérie, d'arracher deux étoiles africaines consécutives. Un exploit qui a contribué à apporter du baume au coeur de cette jeunesse qui arrivait à peine à se remettre des évènements sanglants du Printemps noir 2001. La JSK, qui, encore une fois s'achemine vers un doublé coupe-championnat, peut servir d'élément majeur dans le dénouement de la crise en Kabylie. Pourquoi pas, du moment que des grandes nations, à l'image des Etats-Unis et de la Chine, ont pu transcender leurs différends politiques l'espace d'une simple partie de ping-pong. L'initiative de Mohand Chérif Hannachi intervient dans un contexte politique favorable, d'autant plus qu'elle s'inscrit en droite ligne avec la poursuite du dialogue enclenché entre les archs et le pouvoir autour de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Un dialogue interrompu en raison de la non-satisfaction du point 8 ayant trait à l'officialisation de la langue tamazight. Par ailleurs, l'impuissance de la classe politique locale à maîtriser la situation et à s'imposer comme l'interlocuteur incontournable des pouvoirs publics pourrait oeuvrer en faveur de la réussite de l'initiative du patron du club kabyle. Si le président de la JSK a réussi à enflammer les terrains de football par ses exploits sportifs, va-t-il en être de même pour la politique?.