Cette sortie virulente peut aussi être considérée comme un signe d'affolement du Snapap. Dans une déclaration, rendue publique hier, le Snapap du secteur de l'enseignement supérieur dénonce «le refus de la secrétaire générale de la wilaya de recevoir la délégation des travailleurs après la marche de protestation de lundi dernier». De même pour le recteur de l'université de Béjaïa qui, pourtant, «reconnaît la légitimité de la plate-forme de revendications» ; ce dernier se serait fait «auteur de chantage», estiment les syndicalistes du Snapap qui soutiennent dans le même document que «le recteur leur a déclaré être en mesure de faire venir le DG de l'Onou, à la seule condition de geler la grève». Une grève qui, au demeurant, continue de paralyser une partie des résidences universitaires de Béjaïa dans la période d'examen durant laquelle les étudiants ont le plus besoin de sérénité. A ce titre d'ailleurs, les syndicalistes n'ont pas omis de s'excuser auprès des étudiants des désagréments engendrés par cette situation allant au pourrissement et imposée par le silence des décideurs. A travers ce document, le Snapap de l'université de Béjaïa ne revendique ni plus ni moins que le dialogue en réitérant «sa disponibilité à un dialogue serein et responsable». Par ailleurs, dans ce même document, le Snapap tirera à boulets rouges sur le syndicat rival, l'Ugta, qu'il accuse «d'agitation très remarquée durant les journées de mercredi et jeudi». Pour les syndicalistes du Snapap, il ne fait aucun doute que «ces pseudo-syndicalistes en compagnie d'un groupuscule d'étudiants, parrainé par un responsable manipulateur, appartiennent à un lobby d'intérêts», qui avaient, expliquent encore les syndicalistes du Snapap «procédé au remaniement et permutation entre directeurs, obéissant à une logique d'équilibre entre les clans protagonistes». Cette déclaration du bureau du Snapap de Béjaïa, signée par M.Benaï Tahar témoigne, on ne peut mieux, de l'état d'instabilité dans lequel baigne le secteur universitaire à Béjaïa. Cette sortie virulente peut aussi être considérée comme un signe d'affolement du Snapap qui ne conçoit pas un aussi long silence des autorités. A présent, il se met tout le monde à dos, sommes-nous tentés de croire.