Cette perspective permet une économie de quelque 250 millions de dollars dans le remboursement des services de la dette. Le Fonds monétaire international a réagi à la proposition de l'Algérie consistant au paiement de sa dette par anticipation. L'institution de Bretton Woods a relevé dans son rapport sur l'état du système financier algérien que sur les «22,6 milliards de dollars de la dette extérieure, un remboursement anticipé d'un montant de 2,7 milliards de dollars pourrait être réalisé sans de longues négociations». En d'autres termes, l'Algérie est éligible au règlement anticipé de sa dette à hauteur de 2, 7 milliards de dollars. Cette perspective souhaitée par les autorités centrales du pays permet une économie de quelque 250 millions de dollars dans le remboursement des services de la dette. Cependant, le FMI met en garde contre le fait qu'une telle pratique est de nature à mettre quelque peu à mal dans l'immédiat les capacités financières de la nation. «L'usage des réserves de change pour un paiement anticipé de la dette pourrait réduire le ratio des importations», c'est-à-dire que la période de sécurité quant aux importations qui est actuellement de 20 ans, sera un peu écourtée. Mais cet inconvénient que les spécialistes estiment mineur au regard de la grande marge de sécurité dont dispose l'Algérie, ne pèsera pas lourd devant les aspects positifs d'un paiement par anticipation. «La baisse induite de la dette extérieure et du service de la dette pourrait améliorer, en contrepartie, les perspectives pour une meilleure cotation de la dette souveraine», reconnaît le FMI. Les mêmes spécialistes estiment également que la proposition algérienne gagnerait à être «systématisée», pour permettre au pays de disposer de plus de ressources à plus ou moins long terme. En effet, l'économie en devises fortes pourrait atteindre le milliard de dollars si l'Algérie poursuivait sur cette logique les prochaines années. Il y a lieu de signaler enfin, que la gestion de la dette extérieure a connu une dynamique intéressante ces dernières années, notamment par la conversion par certains pays, dont la France, de ses créances en prises de participation dans les entreprises publiques économiques. Autant d'initiatives qui permettent à l'Algérie d'envisager son avenir économique sur des bases solides.