«Cette décision annonce clairement la démarche du gouvernement.» «Sur le plan juridique, cette condamnation est une hérésie puisque le concerné n'est personnellement pas incriminé dans une déclaration émanant d'une coordination des conseils communaux», a estimé l'instance dirigeante du RCD en réaction à la condamnation, hier, de l'ancien responsable du bureau régional de Béjaïa, M.Brahim Bennadji, par le tribunal de Sidi Aïch pour diffamation à la suite d'une plainte déposée par le délégué des archs. Tandis que sur le plan politique, «cette décision annonce clairement la démarche du gouvernement dans ses rapports avec l'opposition et plus particulièrement le RCD», souligne le parti de Saïd Sadi dans un communiqué transmis à la rédaction. Pour le RCD, cette condamnation «n'est que la conséquence de guerre des clans interne au régime» et qui s'apparente «à une stratégie globale de tétanisation». De ce fait, «les causes de cette option sont, en l'occurrence, accessoires», souligne, en outre, le RCD qui «s'en tient aux faits» en référence aux quatre affaires encore en suspens devant la justice. D'ailleurs, le RCD ne s'est pas empêché de relever plusieurs similitudes entre ces affaires et consistant, selon les rédacteurs du document, en la «mobilisation des services de police en lieu et place de la justice, la vacuité des dossiers, le suivi de ces affaires par la chancellerie, sans oublier la manipulation systématique des relais locaux du gouvernement pour provoquer le RCD ainsi que la prise en charge immédiate des dossiers visant le RCD et le refus de donner la moindre suite aux sept plaintes déposées par le parti». Pour étayer ses propos, le RCD rappelle qu'«à Blida, et suite à une plainte du wali, une équipe de policiers est diligentée sur Béjaïa pour entendre le premier vice-président». Toujours au chapitre des exemples, le document rappelle à l'opinion publique l'épisode du local d'Alger pour lequel le parti a été sommé de quitter les lieux «pour occupation illégale», à la veille de la présidentielle, alors que le local en question a été attribué au parti en 1990 par le gouvernement, au même titre que les autres formations politiques. Au sujet de l'affaire de Sidi Aïch, le RCD estime que le parti se trouve face à deux anciens membres du RCD exclus de ses rangs, «dont l'un pour détournement, et qui sont réhabilités par le chef du gouvernement comme honorables délégués des populations kabyles». Pour toutes ces raisons, le RCD estime que «ni le premier vice-président, ni M.Bennadji, ni les prévenus d'Azazga ne serviront d'alibi à une stratégie d'étouffement de l'opposition» où le RCD compte jouer pleinement son rôle. «Ces misérables manoeuvres, qui voient l'Etat réduit à recycler des escrocs pour se donner des clientèles, sont un défi lancé à la citoyenneté», conclut le document.