Les banques obéissent aux injonctions politiques plutôt qu'aux besoins réels de l'économie nationale. Les banques qui hésitent toujours à accorder des crédits aux particuliers privés en prétextant l'absence de projets fiables ou d'une hypothèque comme gage et garantie, se préparent à gérer les recommandations de la dernière tripartite, notamment celles relatives au crédit à la consommation. Les banques planchent également sur la formation des agents bancaires, l'informatisation ainsi que les facilitations administratives. La majorité des établissements financiers restent rigides et inefficaces et les banques publiques gèrent la quasi-totalité des avoirs et prêts bancaires. Le système financier algérien, en général, et le système bancaire, en particulier, sont encore très fragiles et ce, en dépit des actions menées par la Banque d'Algérie pour améliorer sa solidité. Le système bancaire algérien est caractérisé justement par un monopole sur le financement de l'économie nationale qui est d'un taux de 99%. Le marché financier, quant à lui, ne participe qu'à hauteur de 1%, soit un taux très faible, a-t-elle précisé. Pour elle, cette faiblesse est due au fait que 95% des entreprises privées en Algérie sont des Sarl et des Eurl qui ne peuvent pas être cotées en Bourse. D'un autre côté, les pouvoirs publics peinent à créer une économie diversifiée, capable d'assurer une indépendance accrue aux hydrocarbures et un décollage des exportations qui mettrait le pays à l'abri des chocs des crises internationales. Actuellement, la BEA est considérée comme la banque de Sonatrach, la banque CPA transformée en banque du logement et la Cnep en banque de Sonelgaz en lui accordant 90% de ses crédits d'investissement. La concurrence des grandes banques occidentales, comme BNP ou la Société Générale côté français et Arab Bank côté Moyen-Orient se fait de plus en plus sentir par des produits de crédit offerts par ces banques: crédit immobilier et crédit auto. A côté des six banques publiques, 14 banques privées à capitaux étrangers, filiales ou succursales de banques internationales, exercent également dans le pays. Cinq d'entre elles sont françaises (la Société Générale, BNP Paribas EL Djazaïr, Natixis, CA-CIB et CIC-bureau de liaison). Les banques privées arabes (originaires du Golfe et du Proche-Orient ont également un ancrage solide dans le pays avec huit filiales ou succursales. Enfin, l'américain Citibank et l'anglais HSBC assurent également une présence locale par le biais de leurs succursales respectives. Les principaux enjeux auxquels se trouve confronté le secteur bancaire algérien caractérisé par la surliquidité, sont à la fois techniques et opérationnels. les banques et établissements financiers sont tenus de communiquer les informations en leur possession à quatre centrales de risques gérées par la Banque d'Algérie (la Centrale des risques des entreprises, celle des ménages, celle des chèques impayés et celle des bilans). Il est à signaler toutefois que la Centrale des risques «ménages» n'est pas encore opérationnelle. Enfin, le taux de bancarisation est encore faible en Algérie.