On recense douze banques étrangères en Algérie, accaparant près de 10% du marché. Bien qu'elles soient en baisse, les créances non performantes restent importantes. “Le secteur public est composé de six banques : la Cnep, la BEA, la BNA, la BDL, le CPA, la Badr et une banque de développement la BAD. Cinq banques françaises sont implantées : Natixis, la première à obtenir l'agrément de la Banque d'Algérie en 2000, suivie par Société Générale avant BNP Paribas en 2002. En 2007, Calyon Algérie est à son tour agréée par les autorités monétaires pour se développer sur le segment de la banque d'investissement, alors que les trois autres enseignes ont choisi de développer les services d'une banque universelle. Enfin, le CIC est également présent depuis 2000 à travers un bureau de représentation afin d'accompagner en Algérie ses clients traditionnels et ceux du groupe Crédit Mutuel à l'international. Près d'une centaine d'agences françaises étaient opérationnelles à la fin de l'année 2007, toutes enseignes confondues. Les filiales de BNP et Société Générale cherchent à atteindre 80 agences fin 2008, 30 pour Natixis. Le groupe Caisse d'épargne a également déposé une demande d'agrément courant 2007 et pourrait lancer ses activités sur le marché en 2009. Au total, douze banques étrangères sont actuellement agréées pour exercer leurs activités financières en Algérie, elles représentent plus de 10% du marché. En dehors des quatre françaises et de l'américaine Citi Bank, elles sont majoritairement à capitaux arabes et concentrées sur les activités de corporate finance, de banque islamique et les activités de commerce international afin d'accompagner le courant d'affaires de leur pays d'origine. Il existe trois établissements financiers étrangers agréés dans le secteur du leasing et du crédit à la consommation : Arab Leasing Corporation, Maghreb Leasing et Cetelem Algérie.” Telle est la présentation des acteurs du marché contenue dans une fiche de synthèse sur le secteur bancaire algérien élaborée par la mission économique de l'ambassade de France. Le document ne fait pas état de l'agrément de HSBC Algérie, une succursale du groupe britannique HSBC, numéro 1 en Europe, dont les activités ont démarré en août dernier, accentuant ainsi la concurrence dans le secteur. De même, la banque émiratie Essalem a également obtenu récemment son agrément. Concernant, la modernisation du système bancaire algérien, depuis 2002, de nombreux progrès ont été enregistrés en matière de modernisation, des moyens de paiement, lit-on dans le texte, avec notamment la mise en place d'un système compensatoire en temps réel, de la normalisation et la télé compensation des chèques. La monnaie fiduciaire joue, toutefois, encore un rôle primordial dans le système de paiement en raison du taux de bancarisation encore considéré comme faible (un guichet pour 25 000 habitants) et de l'importance du commerce informel. Un millier de distributeurs automatiques de billets ont été installés à travers le territoire alors que les cartes de retrait et de paiement ont été également distribuées de façon croissante par les banques. Parmi les autres moyens de paiement scripturaux, le chèque est en cours de réhabilitation par les autorités algériennes (il est demandé notamment par les administrations), les délais de traitement ont tendance à être de plus en plus rapides. Les virements représentent entre 10 et 15% des opérations interbancaires. Les effets de commerce, encore très peu utilisés, bénéficieront des nouvelles dispositions. Le texte fait état d'une réduction des créances non performantes des banques. “Fin 2006, ces prêts non performants étaient estimés à 35% des encours (45% pour les prêts accordés au secteur privé)”. Parmi les obstacles à lever, la fiche de synthèse cite les conclusions du rapport 2008 du FMI. Le Fonds considère que la réforme du système financier constitue la réforme la plus urgente pour l'économie algérienne et doit encore se concentrer sur les points suivants : ouverture au secteur privé et poursuite du processus de privatisation, améliorer l'environnement opérationnel et la gouvernance des banques (limiter les prêts non performants…), développer les modes de financement non bancaires pour introduire la concurrence dans le financement de l'investissement, assurer un management efficace de la liquidité. Le document cite également un déficit chronique en matière de formation qui concerne l'ensemble des métiers de banque, de l'ingénierie financière aux fonctions commerciales. Il reste aussi de gros efforts, nous semble-t-il, à accomplir dans l'amélioration des services des banques publiques et de leur capacité d'intermédiation. La recapitalisation des banques publiques s'avère également indispensable pour soutenir l'augmentation substantielle des crédits d'investissement destinés aux entreprises, en particulier pour les grands projets. K. R.