Il n'y a pas que le football comme section sportive dans le vieux club algérois. Le MCAlger tourne une page de son histoire. Encore que la 5e place qu'il vient de conquérir dans le championnat national peut lui valoir quelque récompense du genre participation à la coupe arabe des clubs. Mais nous n'en sommes pas là. Pour l'instant, nous constatons que le club a terminé cinquième du championnat de la division 1 alors qu'il aspirait à finir troisième et à s'assurer, officiellement, d'une place en coupe arabe. Bref, 5e, c'est un échec pour un club qui voyait grand. Un club, cependant, qui venait juste d'accéder en division 1 ce qui, en soit, constitue, malgré tout, un résultat appréciable. Peut-on, pour autant, dire que le MCA est un club comme les autres et accepter un tel résultat de sa part? Assurément non. De par l'aura qui est la sienne, de par les dizaines de milliers de supporteurs qu'il draine derrière lui, on peut affirmer qu'il n'a, absolument, rien à voir avec les autres clubs. Ce Mouloudia-là, vient de voir, pourtant, le retrait d'un de ses dirigeants les plus influents, si ce n'est le plus influent, Rachid Marif. Celui-ci, ayant été sous le feu d'une campagne médiatique, vient de décider de se mettre en retrait des affaires du Mouloudia. Information énorme lorsqu'on sait que l'intéressé était, dit-on, le véritable patron du MCA, section football s'entend. Il importe peu de savoir ce qui l'a poussé à prendre une telle décision. Le fait est que le retrait de l'intéressé ne touche qu'une seule section, celle du football. Voilà, justement, où se situe le gros problème. Selon ce que l'on sait de ce club, c'est qu'il totalise 14 sections sportives dont celle du football. En quoi cette section du football est-elle différente des 13 autres? Par son emprise sur le public, nous direz-vous. C'est un fait avéré, nul ne le contestera. Mais le football, aussi populaire soit-il, peut-il rester en retrait des autres disciplines sportives au regard de la loi ? Non. Il est soumis, comme les autres, à un certain nombre de dispositions réglementaires légales. Le hic est que ceux qui ont eu à gérer cette section football ont cru qu'ils étaient au-dessus des lois et des textes. Ladite section n'est qu'un membre de la grande famille du MCA même si elle se targue d'attirer le plus de monde. Peut-on, à partir de là, accepter que le MCA puisse, d'un côté, organiser une assemblée générale touchant à 13 sections sportives et une autre n'intéressant que le football? Certains diront oui en vertu de l'accord liant la Sonatrach, la société qui parraine le club, à l'association El-Mouloudia qui gère le football. Deux éléments plaident pour la non-reconnaissance de cet état de fait. D'abord parce que l'accord en question a pris fin en juin 2003. Ensuite, parce que l'association El-Mouloudia n'a pas vocation de gérer un club de football. Cette association, qui répond aux dispositions de la loi 90-31 sur les associations, est à vocation socioculturelle, nullement sportive. Si elle veut prendre une couleur sportive et gérer la section football du MCA, elle prend le risque d'accepter que cette section descende en 4e division dans la hiérarchie de notre football. Il ne peut y avoir deux MCA, celui que dirige la Sonatrach et qui est parfaitement légal et celui que revendique l'association El-Mouloudia au travers de sa seule section football. Aussi avec les nouveaux éléments qui viennent d'éclater, notamment le retrait de Rachid Marif, il serait bon de savoir comment sera organisée la prochaine AG du club? Si elle se fait sans la section football et si celle-ci venait à organiser la sienne en parallèle, le processus serait parfaitement illégal. Jusqu'à présent l'USMA, la JSK ou le CRB, pour ne citer que ces clubs, font des AG où ils englobent toutes leurs sections, celle du football comprise. On ne voit pas pourquoi le MCA dérogerait à une telle instruction. La loi et la réglementation sont les mêmes pour tous et le Mouloudia doit s'y plier. On a trop abusé des non-dits et de l'art du camouflage dans ce club. La Sonatrach doit jouer le jeu avec lui. Elle le gère depuis 1977, y a injecté des sommes faramineuses et ne peut aujourd'hui se débarrasser de sa section la plus populaire comme elle le ferait avec une vieille serpillière usée.