Nos vigiles de la santé doivent être sur le qui-vive. Hier, notre ministère de l'Agriculture a décidé d'interdire l'importation d'animaux et des produits animaliers en provenance de Tunisie. Cette mesure a été décidée suite à «la découverte de foyers de fièvre aphteuse» dans ce pays, a expliqué le directeur des services vétérinaires au ministère, Karim Boughanem. L'alerte est tellement sérieuse que tous les corps de sécurité présents aux frontières (gendarmerie, police, douane) sont mis à contribution pour intensifier le contrôle. Il faut savoir que la fièvre aphteuse est un virus qui affecte les bovins, ovins et caprins. Il a cette particularité d'être très contagieux. Très résistant, il se propage à grande vitesse. Par air, par la salive, le lait non pasteurisé, l'urine, les matières fécales, disons de plusieurs façons. C'est ce qui le rend très redouté. S'il est réputé «animal», l'homme n'est cependant pas à l'abri de la contagion. Le ministère de l'Agriculture rappelle qu'en 1996, la fièvre aphteuse avait touché, chez nous, 46 personnes dont trois sont mortes. L'autre problème de taille est qu'il n'existe aucun traitement curatif. Les seules parades restent la prévention et la vaccination. Ceci pour nos frontières à l'Est. Au Sud, le virus Ebola continue de tuer en Guinée. Le dernier rapport de l'OMS, daté du 26 avril dernier, fait état d'un bilan provisoire de 143 morts. On signale des cas en Sierra Léone et au Mali. Le mode de contamination s'avère être le même que celui de la fièvre aphteuse. D'abord, chez l'animal qui le passe à l'homme. Là non plus, aucun traitement curatif n'existe actuellement. Un peu plus loin, au Moyen-Orient où beaucoup d'Algériens se rendent actuellement pour effectuer la Omra et puis ensuite ce sera pour le Hadj, un virus à «couronne» (le coronavirus) fait des victimes. On le retrouve aux Emirats mais aussi en Arabie Saoudite où une flambée a été enregistrée puisque le nombre de victimes a doublé au cours du mois d'avril dernier. De 163 cas à la fin du mois de mars, on est passé à 345 cas à la fin du mois d'avril. Depuis l'apparition de ce virus en 2012, 105 personnes en sont mortes. Sur son mode de contamination, les scientifiques sont perdus. Le dromadaire est montré du doigt comme étant le «réservoir», mais sans aucune certitude. Toujours est-il que la transmission de l'homme vers son semblable est établie. La rapidité de propagation est telle que 12 pays sont actuellement touchés par ce virus, y compris les Etats-Unis, l'Angleterre et plus près de nous, la France et la Tunisie. Alors là pas de vaccin du tout. L'OMS souligne que «le traitement est surtout symptomatique et doit se fonder sur l'état clinique du patient». Au cas par cas pour faire simple. Ce n'est pas fini. Le fameux virus H1N1 de la grippe aviaire refait surface en Chine, nous annonce l'OMS dans son rapport du 24 avril dernier. Avec la forte communauté chinoise présente dans notre pays qui est très mobile, il y a quelques précautions à prendre. Surtout si on y ajoute l'affluence que connaît le trafic vers la Chine, véritable eldorado économique où l'on trouve également nos compatriotes. Et comme si tout ceci ne suffisait, voilà que l'OMS vient de décréter, le 30 avril dernier, que les antibiotiques existants actuellement sur le marché sont obsolètes. Il paraît que les microbes ont développé des résistances à cette génération d'antibiotiques et qu'il faut en trouver d'autres. Il y a comme une «odeur» de l'industrie pharmaceutique qui veut se refaire une santé malmenée par les génériques. Rien d'affirmatif cependant. Même si l'OMS nous a déjà fait, en 2009, le coup avec le H1N1. Tout ce tableau sombre intervient à la veille des Assises nationales de la santé dans notre pays. Le département de la santé vit des moments de grande «fièvre». Entre réforme et urgences!