Les travaux de la rencontre internationale Frantz-Fanon sur le thème du cannabisme, la quatrième en son genre, ont été ouverts mercredi matin à la salle des conférences du CHU de Blida avec la participation des experts des trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie) et de France et de Belgique. La séance d'ouverture a été marquée par l'intervention du ministre de la Santé qui a qualifié cette rencontre d'«importante question de santé publique au regard des conséquences induites par la consommation de cette drogue : perdition du drogué, souffrances permanentes de ses proches, problèmes de délinquance et atteinte à l'ordre public». Pour éradiquer ce fléau, le ministre a préconisé un plan d'action à l'échelle du Maghreb visant à intensifier la lutte contre le commerce de la drogue et ses dérivés et la banalisation de sa consommation. Selon les statistiques tant nationales qu'internationales sur le cannabisme, il ressort qu'il y a un lien étroit entre la consommation de la drogue et les accidents de la route. Ce produit est aussi à l'origine de nombreux drames dont la déperdition scolaire, les pertes économiques et les atteintes à la sécurité des biens et des personnes. La consommation du cannabis en Algérie connaît une progression inquiétante comme l'indiquent les quantités saisies : quatre tonnes de cannabis en 2002, six en 2003 et huit durant les quatre premiers mois de l'année en cours. Les communications les plus en vue ont été celles du professeur Kacemi d'Algérie, traitant de la situation du cannabisme, la lutte contre le cannabisme en Tunisie présentée par un groupe d'experts, le cannabis et la psychopathologie par le professeur Mahdi du Maroc. De même, les participants ont écouté avec intérêt les exposés sur l'usage du cannabis en France par la professeur Ferrey et l'évolution de la loi sur le cannabis en Belgique par le Dr.Messens. La dernière journée est consacrée aux recommandations sur la prévention et les soins aux toxicomanes.