Rencontre A la veille de l?ouverture de la 9e édition du Salon international du livre d?Alger (Sila), le P-DG de l?Anep, Abdelkader Khemri, a animé une conférence de presse dans laquelle il a présenté les grandes lignes de l?organisation. «Le Salon du livre est devenu, au fil des éditions, un espace de rencontre, d?échange, de recherche», a-t-il déclaré. Nous sommes en train de construire un vecteur de communication et d?image pour l?Algérie, et ce grâce aux efforts conjugués des différents organisateurs et des pouvoirs publics. Le Salon a pris de l?ampleur après une coupure de quatorze années et une reprise mitigée en 2000.» Effectivement, le Salon du livre s?est définitivement ancré parmi les rendez-vous culturels liés au livre en Algérie, et dans l?agenda international. «Nous avons pour preuve, le nombre croissant des éditeurs des différents pays qui y participent» En effet, le Salon d?Alger s?est enrichi cette année de quatre nouveaux participants, dont les Etats-Unis d?Amérique, l?Iran, l?Irak et le sultanat d?Oman. Selon les chiffres, le nombre de pays participant à ce 9e Sila est de 21, notamment la France, la Suisse, la Belgique, l?Allemagne, la Grande-Bretagne, les USA, le Maroc, la Tunisie, l?Egypte, le Liban, la Syrie?) soit 587 maisons d?édition sur une superficie de 7 876 m2. Cette 9e édition du Salon international du livre est consacrée à Frantz Fanon. «Frantz Fanon est un penseur et un révolutionnaire ; sa pensée, au c?ur même de la Révolution algérienne, a cristallisé l?union des Algériens, et si nous avons choisi de consacrer un hommage à la mémoire et à la pensée de Frantz Fanon, c?est parce que le Salon coïncide avec le 50e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954»,explique M. Khemri. Et d?ajouter : «A cette occasion, Olivier Fanon, le fils de Frantz Fanon, sera présent au Salon et animera le colloque qui se déroulera les 12 et 13 septembre.» D?autres hommages seront également rendus à Malek Bennabi, Kateb Yacine, Moufdi Zakaria? Mais aussi à Jean Sénac, en collaboration avec le Centre culturel français. A cet effet, de nombreux rendez-vous autour du poète sont programmés lors du Salon. Profitant des enseignements tirés de l?édition précédente, le Salon du livre sera le théâtre de plusieurs animations culturelles, renouant ainsi avec le fait culturel et la pensée intellectuelle et philosophique. Ces activités s?articuleront autour des problèmes liés au livre et aux métiers du livre. Dans le même cadre, et c?est une nouveauté, un premier Salon pour enfants se tiendra en marge du Sila Alger. «Nous avons noté au cours du 8e Sila la maigre présence du livre pour enfants alors que la demande était visiblement grande», souligne M. Khemri, ajoutant que «la proposition de créer un Salon consacré à la jeunesse et à l?enfance a été retenue pour combler ce manque. Nous voulons arriver à organiser un Salon international du livre pour enfants.» Enfin, et pour conclure, M. Khemri insiste sur le fait que l?Algérie cherche à effectuer une mise à niveau du fait culturel, et ?uvre à reconstruire un espace culturel, rempart à l?ignorance et à tout ce qui est rétrograde. Concernant la liste des livres censurés, M. Khemri affirme que le fait d?interdire un livre ne relève pas d?un réflexe de contrôle mais plutôt d?un réflexe de société. «L?Algérie est passée par une période difficile et sanglante, donc nous ne voulons pas une littérature permissive et agressive», dit-il. «Ce n?est pas un salon à sens unique, c?est un salon pluriel et ouvert à tout le monde», conclut-il.