Les factures exigées par la Siffan varient entre 1 million et 3 millions de dinars. Là est toute la problématique qui est posée. Le conflit opposant la Siffan, appartenant au groupe Mehri, et les résidents du boulevard de la Soummam se poursuit de plus belle, cette fois-ci devant l'arbitrage des instances judiciaires, les tribunaux d'Oran. Le dernier épisode d'une bataille judiciaire enclenchée par les concernés, les résidents de l'immeuble du boulevard de la Soummam remonte à hier lorsque la chambre de référé du tribunal d'Ighmouracen s'est prononcée incompétente quant à trancher dans la demande d'annulation des commandements introduits de six résidents sommés de s'acquitter d'importantes factures au bénéfice de la Société immobilière et financière pour La France et l'Afrique du Nord, Siffan. Les factures exigées par la Siffan varient entre 1 million et 3 millions de dinars à payer comme arriérés de location qui remontent à plusieurs années. Là est toute la problématique qui est posée, étant donné que les résidents continuent à tourner le dos à la Siffan tout en la défiant à travers tous les espaces, médiatiques et judiciaires. Les résidents qui ne sont pas près de lâcher du lest de sitôt, croient, tout en exhibant des papiers attestant la véracité de leurs propos, que la Siffan ne peut en aucun cas exiger le recouvrement de ce qu'elle appelle «les arriérés ou les présents frais de loyer ni encore moins se permettre de procéder à l'expulsion des résidents de l'immeuble». Dans leur argumentaire et s'appuyant sur des pièces administratives incontestables, ils indiquent que «la Siffan, n'est pas propriétaire de l'immeuble». Avec la mesure prise hier par le tribunal d'Ighmouracen, les résidents sont donc contraints de faire appel devant la chambre d'appel près la cour d'Oran. Un autre groupe composé de quatre familles attend le verdict qui devra être prononcé demain par le même tribunal. Dans cette affaire, les services domaniaux se sont impliqués dans l'affaire en démontrant que l'immeuble constitue un bien de l'Etat. Dans une de ses correspondances, elle a, même émis une réponse écrite attestant que l'immeuble est un bien public. Le document accable donc la Siffan qui s'est figée dans sa position radicale, chasser les résidents ou leur faire payer les frais de location. Radieux sont les concernés en usant, eux aussi, de tous les moyens devant aboutir à une fin heureuse, le gain de cause dans une affaire qui, selon eux, n'a pas lieu d'exister étant donné que la Siffan a été, et à plusieurs reprises, déboutée par la justice dans ses démarches qui ont consisté à sa demande d'invalidation de l'Association et les récentes plaintes introduites par la société contre plusieurs occupants quant à les expulser par voie judiciaire. Cela se passe pendant que la course derrière le foncier et des immeubles bat son plein à Oran. La semaine dernière, 28 familles occupant un immeuble sis dans le quartier Plateau, ont été l'objet d'une visite d'un huissier de justice les sommant de quitter les lieux. Dans cette affaire, les résidents ne savent plus à quel saint se vouer, estimant qu'ils ont été surpris par la mesure quant à leur expulsion des habitations qu'ils ont occupées depuis plus de 40 ans. Dans ce conflit, les habitants de l'immeuble de Plateau menacent de recourir à des actions plus ou moins radicales comme l'occupation de la rue si les autorités publiques n'interviennent pas en leur faveur. A Saint-Pierre, très précisément dans la rue Sebti, la famille Hadad Naceur a élu domicile dans la rue et ce, après qu'elle ait été chassée récemment, par voie de la justice algérienne, dont le verdict a été rendu au profit de l'association évangéliste, Dieu d'Oran. Ce gain de cause temporaire a été concrétisé après que la partie civile a eu à perdre à plusieurs fois la bataille judiciaire qu'elle a entamée depuis plus de 10 ans. L'assemblée Dieu d'Oran qui a été réprouvée par l'évêché d'Oran, étant donné qu'elle ne figurait pas dans ses fichiers d'adhésion a, dans le sillage de son action, mis en marche la machine judiciaire algérienne en se basant sur un acte de propriété remontant à l'époque coloniale. Or, ces documents ont été invalidés depuis le recouvrement de la souveraineté nationale tandis que les biens coloniaux ont été intégrés aux biens publics, et aux services domaniaux.