Abdelhamid Bouzaher, l'ambassadeur d'Algérie en Libye Ils ont échappé de justesse à une opération de kidnapping. Depuis jeudi 15 mai, ils étaient planqués dans un lieu autre que le siège de l'ambassade. Il était deux heures du matin, ce vendredi 16 mai, quand l'avion des forces armées algériennes en provenance de la base militaire de Boufarik a atterri à l'aéroport de Tripoli. Sur place, la tension était à son comble. L'ambassadeur, Abdelhamid Bouzaher, un attaché militaire et la délégation de l'ambassade d'Algérie en Libye attendaient d'être évacués. Ils venaient d'échapper de justesse à une opération de kidnapping. Depuis jeudi 15 mai, ils étaient planqués dans un lieu autre que le siège de l'ambassade. Selon des sources sécuritaire, le ministère des Affaires étrangères a été destinataire d'informations selon lesquelles l'ambassade d'Algérie à Tripoli risquait d'être ciblée par une attaque terroriste. De même que l'ambassadeur lui-même aurait été avisé d'un risque d'enlèvement par les autorités libyennes. Ces dernières auraient enregistré un mouvement suspect et dense de groupes armés aux visages voilés par des cagoules aux alentours de l'ambassade d'Algérie. Prenant ces avertissements très au sérieux, l'ambassadeur a également transmis un rapport détaillé au ministère des Affaires étrangères qui, à son tour, prend le soin et le temps de vérifier cette menace. Une cellule de crise a été installée pour s'enquérir de la situation. Puis, très vite, les choses se sont précipitées d'une façon vertigineuse, les informations confirmées avec les services de renseignement, il fallait réagir notamment après confirmation des renseignements. L'Algérie tranche aussitôt pour décider du rapatriement de la représentation diplomatique en Libye, en dépêchant un moyen de transport. C'est ainsi que l'ambassadeur et la représentation diplomatique d'Algérie en poste en Libye viennent d'échapper à une tentative d'enlèvement. Difficile de dire que cette machination n'est pas l'oeuvre de l'organisation Les signataires par le sang, qui a fait jonction avec le Mujao pour donner naissance aux Mourabitoune. Dirigée par Mokhtar Belmokhtar, ce terroriste à l'origine de l'attaque du site gazier de Tiguentourine, le 16 janvier 2013, a émigré récemment en Libye. De sources sécuritaires, le doute n'a pas lieu d'être, MBM n'est pas étranger à cette manigance, c'est sa signature, sans aucun doute. Mais grace à l'exploitation efficace du renseignement, cette tentative a échoué: l'ambassadeur Abdelhamid Bouzaher et la représentation diplomatique dont le consul général ont été sauvés de justesse. Ils ont été rapatriés avec l'attaché militaire vers l'Algérie. Le ministère de la Défense a mobilisé vendredi dernier un avion militaire depuis l'aéroport de Boufarik pour transporter le personnel diplomatique, tout en prenant la décision de fermer l'ambassade en signe de prévention. Les informations font état que le diplomate algérien a été exposé à une tentative d'enlèvement dans sa résidence à Tripoli, située non loin de l'ambassade à Karkars. Cela intervient à quelques jours seulement d'une mise en garde par les services de renseignements faisant état que des opérations d'enlèvement sont programmées par des groupes terroristes d'Al Qaîda ciblant les représentations diplomatiques algériennes au niveau de certains pays de l'Afrique. Ce qui a motivé le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, actuellement en tournée dans les pays du Sahel pour renforcer le dispositif sécuritaire autour des infrastructures algériennes, notamment au niveau des pays du Sahel. Cette même représentation aura participé à une réunion avec des responsables du ministère des Affaires étrangères, vendredi dernier au siège du département ministériel. La suite fait état, comme l'indique un communiqué du ministère des AE que «la fermeture, à titre préventif et urgent, de l'ambassade et du consulat général d'Algérie à Tripoli». Dans ce même communiqué on précise: «Suite à des informations certaines de l'existence d'une menace réelle et imminente ciblant nos diplomates et agents consulaires, il a été décidé, en coordination avec les autorités libyennes, de procéder à titre préventif et urgent, à la fermeture de notre ambassade et de notre consulat général à Tripoli.» Le ministère des AE insiste que «le caractère de cette mesure dictée par les conditions sécuritaires difficiles est temporaire». Le communiqué rappelle toutefois que «la solidarité de l'Algérie avec le peuple et les autorités libyennes et son soutien aux efforts consentis pour l'édification de l'Etat de droit et pour l'instauration de la paix et de la sécurité sur l'ensemble du territoire libyen». La représentation diplomatique de l'Algérie n'est pas la seule à être exposée à la menace des groupes terroristes, d'autres sont ciblées, notamment la France dans le but d'amasser des rançons et de constituer une fortune pour projeter de nouveaux recrutements.