Treize personnes ayant participé à des échauffourées avant-hier à Ghardaïa, ont été interpellées par les services de sécurité, selon la cour de Ghardaïa. «Ces individus seront présentés incessamment devant le juge du tribunal correctionnel de Ghardaia pour attroupement, outrage et violence contre les agents de l'ordre public», a expliqué la même source. «Ces personnes ont été arrêtées en flagrant délit sur la voie publique en lançant des pierres et autres projectiles», a-t-on précisé. Ghardaîa rechute dans la violence. Des émeutes, des incendies, des blessés. La capitale du M'zab, bascule dans le chaos. Des affrontements ont encore opposé les citoyens et les forces de l'ordre en plein centre-ville de Ghardaïa. Plus précisément, dans le quartier de Theniet El Makhzen. Les heurts ont éclaté dans la rue principale de ce quartier populaire où des centaines de jeunes ont érigé des barricades à l'aide de pneus en feu et jeté des pierres sur les forces de l'ordre. Plusieurs personnes ont été grièvement blessées, a-t-on appris. Faute d'avoir pu accéder au ksar de Melika, bouclé par un impressionnant dispositif de sécurité, les jeunes de ce quartier opposés à ceux du quartier de Theniet El Makhzen s'en sont pris aux forces de police qui se sont interposées entre les deux groupes et ont tenté de les disperser. Selon un bilan provisoire d'une source médicale recueilli à l'hôpital Brahim-Tirichine et confirmé par la cellule de communication de la sûreté de Ghardaïa, une quinzaine de policiers dont deux officiers ont été blessés. Des mobiliers urbains ainsi que des biens privés ont été saccagés, notamment les devantures des hôtels situés dans ce quartier. Les forces de l'ordre tentent toujours de s'interposer entre les deux groupes de jeunes, de Theniet El Makhzen et celui de ksar Melika où deux habitations ont été incendiées, alors que des dizaines de citoyens mozabites ont tenu, samedi 17 mai, un rassemblement devant la Grande-Poste à Alger et ce, pour dénoncer l'insécurité et la violence qui règnent à Ghardaïa. Les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Arrêtez l'extermination des Mozabites», «l'Algérie est forte avec l'unité de son peuple», «M. Belaïz, où sont vos promesses?». Un rassemblement qui a duré quelques minutes avant sa dispersion par les forces de l'ordre. Tous les présents à ce sit-in ont dénoncé la violence qu'ils subissent au quotidien. Qui en est responsable? «C'est un gang qui est derrière toute cette violence qui déchire la population de Ghardaïa. Ses membres font leur loi. Pourquoi les services de sécurité n'interviennent-ils pas pour les arrêter? Qu'on nous dise que l'Etat est incapable d'imposer le respect de la loi afin d'assurer la sécurité?», s'est insurgé un des manifestants qui dans sa colère a accusé les «responsables à tous les niveaux» de passivité. Le collectif a de nouveau interpellé les plus hautes autorités du pays.