Le chaos s'installe en Libye Hier, des tirs nourris étaient entendus dans le sud de Tripoli. La flambée de violence en Libye engendre son lot de victimes. Ainsi, le bilan des affrontements de vendredi dernier à Benghazi, dans l'est libyen, lequel était initialement de 24 morts et de 150 blessés, se voit revu à la hausse. Il s'élève finalement à au moins 79 personnes tuées et 141 autres blessées. Ces heurts sanglants ont opposé un groupe armé loyal à un ex-général à la retraite et des groupes d'ex-rebelles, avait indiqué samedi dernier Abdallah al-Fitouri, un responsable du ministère de la Santé pour la région orientale. Selon ce dernier, le bilan des affrontements meurtriers s'est donc aggravé à 79 morts et 141 blessés, répartis sur cinq hôpitaux de la région. Dans un précédent bilan, un porte-parole du ministère a fait état de 37 morts et 139 blessés. Auparavant, l'armée libyenne régulière a déclaré une zone d'exclusion aérienne sur Benghazi (est), menaçant d'abattre tout avion militaire survolant la zone, au lendemain de raids aériens menés par une force paramilitaire contre des positions de groupes armés. L'état-major de l'armée libyenne «déclare Benghazi et ses banlieues zone d'exclusion aérienne, jusqu'à nouvel ordre». Des officiers et des pilotes de l'armée de l'air ont rejoint vendredi dernier une force paramilitaire commandée par un général à la retraite, Khalifa Haftar, et ont bombardé des positions de groupes d'ex-rebelles, dont celui d'Ansar al Charia, classée organisation terroriste par Washington. En dépit de l'interdiction de survol, instaurée par l'état-major libyen, un raid a été mené par des pilotes recrutés par Haftar. Les ex-rebelles ont riposté avec des canons anti-aériens. Khalifa Haftar, qui a participé à la révolte contre le régime de Mouammar El Gueddafi en 2011, a lancé vendredi matin une opération contre des groupes qu'il a qualifiés de «terroristes» à Benghazi, fief de nombreuses milices lourdement armées. Ces combats ont fait 37 morts. Livrée à la loi des armes miliciennes, la Libye connaît désormais une escalade sans précédent de la violence armée. Ce pays est au bord du chaos. L'épisode de vendredi dernier n'est pas près de connaître son épilogue puisque le général à la retraite, Haftar, promet de vraies représailles à ses adversaires et ce, même si les autorités de transition libyennes l'accusent d'agir en dehors de «la légitimité de l'Etat». Des coups de feu nourris ont été entendus hier dans le sud de Tripoli, non loin des locaux du Congrès général national (CGN, Parlement), selon des témoins. Selon les mêmes sources, un convoi de voitures blindées est entré dans Tripoli depuis la route de l'aéroport, et s'est dirigé vers les locaux du CGN, autour desquels des affrontements ont eu lieu. Rappelons que Haftar ne reconnaît pas la légitimité du CGN. Elu en juillet 2012, le CGN a provoqué la colère d'une grande partie de la population en décidant de prolonger jusqu'à décembre son mandat qui devait s'achever en février.