Hier, la police a annoncé avoir déjoué un nouvel attentat à Kano. Dans un communiqué, elle a affirmé avoir empêché «(...) ce qui aurait pu être une nouvelle explosion dévastatrice dans la vieille ville de Kano». La police nigériane a annoncé hier avoir déjoué un nouvel attentat à Kano, au lendemain d'une attaque-suicide qui a fait quatre morts dans cette grande ville du nord du pays, visée par le passé par le groupe islamiste Boko Haram. Quatre personnes, dont une enfant, ont été tuées dans l'attentat à la voiture piégée perpétré dimanche soir dans le quartier à majorité chrétienne de Sabon Giri, vingt-quatre heures à peine après l'adoption à Paris d'un plan de «guerre» contre Boko Haram. Hier, la police a annoncé avoir déjoué un nouvel attentat à Kano. Dans un communiqué, elle a affirmé avoir empêché «(...) ce qui aurait pu être une nouvelle explosion dévastatrice dans la vieille ville de Kano». Selon elle, le véhicule intercepté, de marque Mitsubishi, était bourré d'explosifs destinés à fabriquer une bombe artisanale mais a été neutralisé grâce à des renseignements recueillis auparavant. «Les services de sécurité à Kano ont lancé une enquête» sur l'attaque avortée comme sur l'attentat de dimanche soir, a ajouté la police. «Cinq personnes, dont le kamikaze, sont mortes» dans l'attaque suicide survenue dimanche vers 22h00 (21h00 GMT), a déclaré devant des journalistes le commissaire Adelere Shinaba. Les victimes sont «trois hommes et une fille de 12 ans», a-t-il précisé. La puissante explosion avait été entendue à des kilomètres à la ronde. Le secteur a été bouclé par les enquêteurs et est sous la garde de policiers en armes et de soldats. Les soupçons se portent sur Boko Haram, mais il est trop tôt pour déterminer les responsabilités. Des observateurs s'interrogent d'ailleurs sur un lien avec des élections locales qui se sont tenues samedi à Kano. L'attaque est venue replonger cette ville dans l'effroi après une période de relative accalmie à Kano, souvent attaquée par Boko Haram. Kano est la deuxième ville la plus peuplée du Nigeria et un carrefour commercial pour l'ensemble de la population du Nord à majorité musulmane. Le quartier de Sabon Giri a déjà été plusieurs fois attaqué. Le 29 juillet 2013, 12 personnes ont été tuées dans de violentes explosions. Des bars à ciel ouvert semblaient avoir été visés. Le Nigeria et ses voisins avaient adopté samedi à Paris, avec le soutien des Occidentaux, un plan de «guerre» contre Boko Haram, qualifié de «secte terroriste» et de «menace majeure» pour la région. Le président camerounais Paul Biya avait résumé samedi, lors de la réunion de Paris, la volonté des pays de la région et des Occidentaux, en affirmant: «Nous sommes ici pour déclarer la guerre à Boko Haram». Le groupe islamiste créé en 2002 a enlevé il y a un mois plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le nord-est du Nigeria et les attaques du groupe ont fait des milliers de morts depuis 2009. Critiqué pour sa gestion de la crise et sa lenteur à réagir, en avril, après l'enlèvement des jeunes filles, le président nigérian Goodluck Jonathan, a assuré samedi à Paris qu'il était «pleinement engagé» pour retrouver les lycéennes, alors que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont mobilisé des moyens humains et matériels (notamment des avions et des drones, côté américain) pour collecter du renseignement. Le plan adopté à Paris prévoit «la coordination du renseignement, l'échange d'informations, le pilotage central des moyens, la surveillance des frontières, une présence militaire autour du lac Tchad et une capacité d'intervention en cas de danger».