La secte islamiste Boko Haram menace de commettre de nouvelles attaques ciblant cette fois-ci les opérateurs des télécommunications, accusés de complicité avec les autorités d'Abuja. Ces nouvelles menaces viennent au lendemain d'un violent accrochage entre les membres de cette secte et les services de sécurité nigérians, en opération depuis plusieurs jours à Maiduguri, dans le nord-est du pays. Ces affrontements ont causé des pertes dans les deux camps mais chacun affirme que le nombre de morts est plus élevé chez l'autre. L'armée nigériane affirme avoir abattu douze rebelles de Boko Haram, ce qui a été démenti par cette secte qui a semé la terreur depuis les fêtes de Noël, durant lesquelles ses membres avaient commis une série d'attaques contre des églises relevant des villes du nord musulman. Hier, un homme se présentant comme le porte-parole de Boko Haram a indiqué, via une vidéoconférence, que sa secte allait «bientôt lancer des attaques» contre les opérateurs des télécommunications. «Nous avons réalisé que les opérateurs de téléphone et la NCC ont aidé les agents de sécurité en pistant les lignes de nos agents et en leur permettant ainsi de les localiser», a déclaré Abul Qaqa, précisant que même la Commission nigériane des communications (NCC) est également concernée. «C'est grâce à la complicité des opérateurs de téléphone et de la NCC que les agents de sécurité ont pu localiser Abu Dardaa et Kabiru Sokoto et les arrêter», a-t-il encore ajouté. Lundi, l'explosion de deux bombes ont coûté la vie à deux policiers à Kaduna, toujours dans le nord du pays où la minorité chrétienne est constamment sous la menace des attentats commis par Boko Haram, décidé à la chasser vers le sud majoritairement chrétien et animiste. Deux jours auparavant, deux commerçants chrétiens ont été abattus à Potiskum dans le nord-est du Nigeria par des membres de la secte islamiste qui a fait allégeance à Al-Qaïda. Mais la pire attaque récente de Boko Haram date du 20 janvier avec des attentats et des fusillades coordonnés qui ont tué au moins 185 personnes dans la seconde ville du pays, Kano. Le groupe a également revendiqué la responsabilité d'un attentat-suicide au quartier général des Nations unies à Abuja qui a fait au moins 25 morts en août dernier. Les autorités d'Abuja ont déployé un nombre impressionnant des services de sécurité et même des soldats dans certains Etats du nord pour parer contre de nouvelles attaques. Des arrestations ont également été opérées dans plusieurs villes du nord où Boko Haram a réussi d'instaurer la charia comme seul mode de gouvernance. Les services de sécurité affirment avoir procédé à 200 arrestations au moins à Kano. La plupart des personnes arrêtées sont des Tchadiens, selon des sources policières, citées par les agences de presse. «Nous avons arrêté près de 200 assaillants et 80% d'entre eux étaient des Tchadiens venus en tant que mercenaires», ont ajouté les mêmes sources, précisant que ces mercenaires ont participé aux récentes attaques commises par Boko Haram dans les Etats du nord. L. M.