Le président du COA n'a pas mâché ses mots pour fustiger ceux qui gèlent toute initiative. «Je peux vous dire que la volonté politique d'aider le sport existe car le gouvernement sait que le sport est un vecteur d'épanouissement et un moyen de lutter contre certains fléaux sociaux. Un conseil interministériel, sous la présidence du chef du gouvernement, M. Ahmed Ouyahia, a eu lieu en ce sens, notamment en vue d'aider à la préparation nos athlètes pour les Jeux olympiques d'Athènes. M. le chef du gouvernement a donné des instructions fermes en ce sens mais il se trouve toujours, entre le pouvoir de décision et la base, des freins, des blocages administratifs qui font que ces instructions ne sont appliquées qu'avec beaucoup de retard quand elles ne sont pas appliquées du tout. Cette situation, le Comité olympique algérien la vit au quotidien et elle est typique à notre pays car de tels blocages vous les retrouverez dans d'autres secteurs et ils contribuent à ralentir l'activité économique de l'Algérie.» Ces mots sont du président du COA, M.Mustapha Berraf, qui s'exprimait, ainsi, lors du forum organisé, hier matin, par le quotidien El Moudjahid et dont le thème tournait sur les préparatifs des athlètes algériens pour les Jeux olympiques qui auront lieu à Athènes du 13 au 29 août prochains. M.Berraf, qui répondait là à une question relative au coût de cette préparation, a ajouté : «Il y a des gens investis d'une certaine mission qui font tout pour vous bloquer, uniquement pour se donner une certaine importance. Fort heureusement, le COA a pu, selon ses moyens, intervenir, mais cette action ne peut être que partielle. La loi est claire sur ce sujet : il revient à l'Etat de prendre en charge la préparation de son élite sportive. Les responsables politiques comprennent cela et font leur possible pour venir en aide à ces athlètes, mais en deçà de leur autorité, il y a des carences qui font que cette aide n'arrive qu'avec beaucoup de difficulté.» Concernant la participation proprement dite, selon les estimations du COA, au 1er juin, 46 athlètes, tous issus de sports individuels, ont gagné leur billet pour Athènes. «Avec l'athlétisme dont les délais pour l'obtention des minimas sont fixés pour début août, je pense qu'on peut tabler sur une participation de 63 de nos sportifs aux joutes olympiques». Ce chiffre a fait réagir quelques-uns de nos confrères au sujet d'un surplus d'athlètes dont certains n'ont aucune chance de médailles. «Je sais que dans notre délégation, il y aura des sportifs qui ambitionneront pour remporter une médaille d'or. Mais comme vous le savez, la participation aux JO est quelque chose de noble, dira le président du COA». Nous avons fixé des paramètres de participation, à savoir, qu'il fallait encourager celle des féminines, notamment des toutes jeunes filles et celle des jeunes talents. Vous savez, les athlètes à Athènes seront à la charge du CIO et du comité d'organisation. A partir de là, avons-nous le droit de priver des jeunes de ce grand rendez-vous pour lequel ils se sont qualifiés? Et puis il y a le fait que les jeux se déroulent dans un pays ami, la Grèce, et l'Algérie se doit de participer en nombre . A propos de qualifications, le président du COA mettra l'accent sur le fait qu'en dépit des règles imposées par le CIO dans le cadre de la lutte contre le gigantisme et qui ont rendu les qualifications très restrictives, le sport national a pu qualifier, sur le terrain, un nombre important d'athlètes, grâce à des résultats réalisés par certaines disciplines, la natation et le judo, auteurs de records, avec respectivement 6 et 11 athlètes, la boxe qui en a qualifié 7 et l'athlétisme qui espère amener 20 de ses représentants à Athènes. Par ailleurs, en application de la règle 42 fixant le quota d'encadreurs pouvant être pris en charge sur par les organisateurs, le COA a décidé de prendre en charge la différence de l'encadrement prévu par les Fédérations sportives qualifiées aux JO (athlétisme, aviron, boxe, escrime, haltérophilie, judo, lutte, natation, tennis de table) et de porter ainsi le nombre d'entraîneurs de 7 à 13. Concernant l'équipement sportif, en vertu d'un contrat de longue durée signé avec le COA, c'est la firme française «Le Coq Sportif» qui habillera nos athlètes en Grèce lesquels bénéficieront, en plus, de deux tenues de ville. Ceci sans oublier que l'équipementier s'engage à récompenser les athlètes médaillés, auxquels on notera, en plus, que l'Etat s'engage à verser 3 millions de dinars par médaille d'or et pour lesquels le COA prévoit, lui aussi, des récompenses. Du côté du transport aérien, c'est la firme italienne Alitalia qui a été retenue par le COA «pour des raisons d'ordre économique, la proposition des Italiens ayant été la plus intéressante sur ce point» dira Berraf. Ce dernier a eu, également, l'occasion de parler d'autres thèmes comme la loi sur le sport qui sera prochainement débattue au niveau de l'APN ou le futur centre de préparation de l'élite à Tikjda dont les travaux vont bon train. Au cours du forum, l'ambassadeur de Grèce en Algérie, M. Jean Neonakis, a pu, lui aussi, intervenir pour indiquer que son pays sera prêt le jour J en dépit de tout ce qui se dit çà et là. Il a, en outre, axé son discours sur le point important de la sécurité, soulignant que près de 50.000 policiers seront mobilisés pour l'événement dont le budget, uniquement pour la sécurité, sera le triple de celui qui a été consacré aux jeux de Sydney en 2000.