Le président du COA estime qu'il y a chez nous carence en aires d'entraînement. Le président du Comité olympique algérien, M.Mustapha Berraf a saisi l'occasion qui lui a été donnée de s'exprimer au Forum d'El Moudjahid pour aborder plusieurs thèmes touchant au sport algérien, sa situation actuelle et son avenir. Cette sortie intervenait quelques jours seulement après que l'instance olympique ait célébré son 44e anniversaire. Un long cheminement qui a abouti à la confirmation d'un COA qui se présente comme la clé de voûte du mouvement associatif sportif algérien. Le mouvement sportif algérien tient à son unicité et à la promotion du sport de masse et de l'élite. «C'est notre solidarité et notre richesse humaine qui sont les supports de ce mouvement» dira-t-il, à titre de préambule de son intervention. Il mettra l'accent sur la nouvelle donne qui existe actuellement, notamment la parfaite harmonie entre les associations sportives et le ministère de la Jeunesse et des Sports. «Nous sommes confortés sur l'intérêt que portent les plus hautes autorités du pays au sport. La décoration du président du Comité international olympique, le Comte Jacques Rogge, de l'ordre Athir par le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, fut un geste qui a honoré l'intéressé mais aussi l'ensemble du mouvement sportif algérien». M.Berraf indique que les conditions pour gérer le sport existent: «C'est la manière de prendre en charge ces conditions qu'il faut revoir. C'est pourquoi une nouvelle approche a été proposée au responsable du secteur, le ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar, à travers un document portant sur les perspectives et les stratégies élaborées par une cellule de réflexion initiée par le ministre lui même et qui a travaillé sous l'égide du COA». Pour atteindre la plus haute marche d'un podium d'une grande compétition internationale, il faut avoir des qualités, de la volonté et du sérieux. Dans certains pays, un athlète d'élite s'entraîne jusqu'à 40 heures par semaine. Nos athlètes en sont loin non pas parce qu'ils ne le veulent pas, mais parce qu'ils n'ont pas les moyens de le faire. «Ce que je peux dire c'est que le gouvernement peut être sûr qu'il trouvera un mouvement sportif prêt à lui apporter sa contribution à travers le travail de ses bénévoles et de ses cadres». Concernant les résultats actuels des sportifs algériens, le président du COA notera que «nous sommes dans une période de transition où les nouveaux côtoient les anciens. Ces athlètes font leur possible pour briller en dépit d'une lutte acharnée où des moyens mêmes prohibés, tel que le dopage, sont utilisés. Toutefois,la réussite dépend de la seule volonté de l'athlète. C'est lui qui souffre sur le terrain dans un but bien précis, celui d'aller de l'avant, de progresser. Mais il faut qu'il soit animé de suffisamment de volonté pour le faire. La réussite n'est donc pas du ressort du responsable de la Fédération ou du club. Ceux-ci ont, par contre, le devoir de permettre à ce sportif de s'épanouir et de travailler dans un minimum de contraintes». Allant plus loin dans son analyse de ce thème, le président du COA fera part de son regret d'avoir vu des athlètes «victimes de blocages alors qu'ils étaient appelés à représenter le pays à l'échelle internationale. Leur préparation a subi de nombreuses perturbations et au final, c'est le sport algérien qui a perdu». Abordant le sujet sur le financement, il indiquera que «le total des subventions annuelles pour les 42 fédérations sportives s'élève à 31 milliards de centimes, ce qui fait environ 3 millions d'euros. Que représente ce chiffre quand un club comme le FC Barcelone, en Espagne, utilise 141 millions d'euros pour sa seule campagne de recrutement durant le mercato?». Soulignant que le sport a besoin d'argent, il faut savoir mettre en place des mécanismes pour bien le gérer. «Le sport est un droit de l'homme. Un sondage indiquait récemment que 81% de la population juvénile souhaitait avoir du travail et faire du sport. Il apparaît, donc, comme nécessaire que soient revus à la hausse les moyens dégagés pour ce secteur.» M.Berraf parlera, ensuite, des infrastructures sportives et il dira «que l'Etat a fait un effort en construisant des stades et des salles un peu partout. Par contre, il y a carence en matière de terrains d'entraînement, notamment dans le grandes villes comme Alger où les espaces n'existent pratiquement pas. Trouvez-vous normal qu'un enfant qui veuille s'entraîner à Alger soit pistonné ou demande une dérogation?». A propos du football et de l'argent qui y circule, M.Berraf dira «qu'il est temps de différencier le football amateur du football professionnel. Nous ne pouvons plus continuer dans la situation qui prévaut actuellement, qui est une situation de gabegie. Il faut réglementer de manière à ce que cette discipline évolue dans un cadre de transparence et où celui qui produit du football soit payé en conséquence. Le professionnalisme ne doit pas se faire sur un simple claquement de doigts. Il y a des mesures incitatives à mettre en place. Les clubs qui se lancent dans cette aventure doivent bénéficier du soutien de l'Etat pour démarrer, notamment par des subventions qui les aideront à construire leurs centres de formation, une exonération des impôts sur quelques années et la mise à disposition des installations sportives». Pour ce qui est de l'application du décret exécutif 05-405 sur les fédérations sportives, M.Berraf, fera savoir «que la position du COA est inchangée sur le sujet car il s'aligne sur les dispositions de la Charte olympique qui consacre l'autonomie des associations sportives». Concernant les Jeux sportifs arabes qui commencent la semaine prochaine au Caire, il indiquera que «ces Jeux tombent au moment où les lycéens et les étudiants ont commencé leurs cours. Nous avons donc dû faire face à de nombreux forfaits, mais nous irons en Egypte pour obtenir le meilleur résultat possible». Enfin, il a parlé des Jeux olympiques de Pékin 2008 pour lesquels il table sur une délégation de 50 athlètes algériens. «Nombreux parmi eux sont tout près de se qualifier. Il leur faut encore se battre pour atteindre cet objectif. 50 athlètes ce n'est pas rien. C'est autant que nombre de pays européens. Le fait de se qualifier pour les Jeux olympiques est déjà un formidable exploit.»