Alors que l'offensive contre la ville de Mazar-e-Sharif serait imminente, les B-52 américains continuent d'ébranler le sol afghan. L'Alliance du Nord (opposition armée) marche sur Mazar-e-Sharif (nord de l'Afghanistan) et ne se trouve plus qu'à six ou sept kilomètres de cette ville stratégique. Entre-temps, l'aviation américaine continue de pilonner violemment les positions des taliban. Ainsi, deux appareils américains, de type F-18, ont largué au moins onze bombes de forte puissance, entre 12 et 13h locales (07h30 et 8h30 GMT), sur les villages de Roiesht et Okhelak, à l'extrême-ouest de la ligne de front séparant les taliban des forces de l'Alliance du Nord dans la plaine de Chomali. L'aviation américaine avait entamé ses bombardements sur le front Nord à l'aube, en frappant dès 6h (1h30 GMT). Huit explosions ont été entendues au sud de la plaine. Deux bombes auraient été larguées sur Kaboul. La DCA des taliban n'a pas répliqué. La ville stratégique de Mazar-e-Sharif qui est sous contrôle taliban depuis trois ans, semble être le prochain enjeu des combats. Les opposants sont confrontés à une vive résistance des taliban qui tiennent ce carrefour vital. En effet, Mazar-e-Sharif ouvre la voie vers l'Ouzbékistan voisin où stationnent quelque 2.000 soldats américains, et dispose d'un aéroport qui pourrait servir de base logistique à l'opération militaire. Sa chute aux mains de l'opposition constituerait la première conquête territoriale depuis le lancement, le 7 octobre, des bombardements américains... sans grand succès. Le général Tommy Franks, commandant des opérations militaires américaines en Afghanistan, a défendu sa conduite de la guerre. «Nous n'excluons pas l'engagement de troupes terrestres en nombre et n'écartons pas la possibilité de recourir aux forces offertes par d'autres pays de la coalition», a-t-il dit. Les offres de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne, de la France et de l'Italie représentent au total quelque 13.000 hommes. Le Premier ministre indien a, pour sa part, estimé que la campagne militaire menée par les Etats-Unis n'était pas «totalement satisfaisante» et qu'il fallait, maintenant, l'intervention des troupes au sol pour venir à bout des taliban. Selon lui, la campagne américaine souffre d'un manque de renseignements adéquats. Les taliban, qui ont qualifié les affirmations de l'opposition de «revendications mensongères», ont annoncé, jeudi, avoir arrêté 20 Afghans accusés d'espionnage pour les Etats-Unis et de tentative de rébellion. Alors que près de Mazar-e-Sharif, quelque 85 membres d'un groupe pakistanais combattant aux côtés des taliban ont été tués, ce week-end, lors d'un bombardement américain. Au total, quelque 6.000 guerriers tribaux pakistanais ont rejoint les taliban.