Les Marines américains passent à l'assaut final contre les taliban à Kandahar, et la conférence interafghane de l'ONU s'est attelée, hier, à dessiner l'après-taliban. Prêt à porter le coup de grâce aux taliban et à débusquer Ben Laden, le corps d'élite de l'armée américaine s'est déployé, depuis lundi, dans le sud de l'Afghanistan. Des centaines d'hommes arrivés par hélicoptères, équipés de blindés légers et d'artillerie de campagne, ont pris position en plein désert à proximité de Kandahar, le dernier fief des miliciens. Ils sont immédiatement passés à l'action avec l'intervention d'hélicoptères d'attaque Cobra, qui ont participé à un raid mené par un avion F-14 contre une colonne de véhicules blindés des taliban. Ce déploiement, qui marque la détermination des Américains à s'engager directement au sol, doit «empêcher les taliban et les terroristes d'Al-Qaîda de circuler librement dans le pays», a assuré le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld. L'engagement des forces US au sol constitue un tournant crucial de la guerre en Afghanistan. Le président américain a prévenu, lundi, que ses troupes pourraient essuyer des pertes et a rappelé que la période actuelle est devenue «dangereuse». La résistance des miliciens s'est limitée à quelques poches, notamment la mutinerie de lundi, organisée par des taliban étrangers emprisonnés près de Mazar-e-Sharif. Ces combattants étrangers retranchés dans la forteresse de Qalae-Jangi, à 10 km à l'ouest de Mazar-e-Sharif, sont encerclés par les forces de l'Alliance du Nord, assistés par les Américains. Dans la nuit de lundi à mardi, des avions US AC 130 ont pilonné les positions de ces combattants réfugiés à l'intérieur de la citadelle appartenant au chef de guerre, Abdul Rashid Dostam. Sur les 400 à 600 prisonniers mutins, 300 à 400 ont été tués, selon l'Alliance du Nord. Les conseillers militaires américains des forces spéciales, ont participé aux combats, chargés notamment de guider au sol les tirs aériens. Par ailleurs, un journaliste d'une télévision suédoise, âgé de 42 ans, a été tué lors d'un cambriolage de la maison où il logeait à Tologan, dans le nord de l'Afghanistan. La mort de ce reporter porte à huit le nombre de journalistes tués en Afghanistan, en novembre.