Le bras de fer qui oppose le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et les syndicalistes praticiens de la santé publique (Snpsp) s'annonce houleux. D'autant que les grincements ne manquent pas de se faire entendre, notamment après la dernière sortie de M. Mourad Redjimi, ministre de la Santé, lequel à l'occasion d'une visite d'inauguration, n'a pas manqué de revenir sur la délicate question de la grève des praticiens qui constitue autant de fronts sociaux où il est attendu qu'il déploie tout son savoir-faire en matière de dialogue social. Mais les dernières déclarations du ministre ne sont pas faites pour rassurer un partenaire social plus que jamais décidé à faire aboutir ses revendications, après un silence qui a duré presque une année. «J'ai récemment rencontré les praticiens de la santé publique avec lesquels j'ai pu étudier de près toutes les revendications qu'ils brandissent, dans une situation des plus difficiles et où il est attendu de tout un chacun de faire preuve d'adaptation» a dit le ministre qui n'a pas manqué, suite à ce préambule, qui s'apparente plus à un appel à la sagesse qu'à une attitude conciliante, de renchérir en précisant que la grève annoncée profitera plus aux nantis qu'aux pauvres qui ont le plus recours au système de santé public national. M.Redjimi, en termes à peine voilés, n'a pas manqué de mentionner qu'en cas de grève des blouses blanches «qui ne peut que pénaliser les pauvres et les patients» il n'hésiterait pas à recourir au moyen coercitif ultime qu'est la ponction sur salaire : «Celui qui ne veut pas travailler ne sera pas payé !» a-t-il asséné sans ambages. Tout en tempérant, tout de suite après, que les requêtes des praticiens étaient légitimes mais qu'elles ne pouvaient être satisfaites en bloc. Tout en ajoutant par ailleurs que l'Etat a les moyens d'apporter les solutions voulues mais sur un échéancier qui s'étale sur le court et long termes. Autrement dit, l'Etat y répondra dans la mesure de ses capacités. On ne peut plus clair. Rappelons que les praticiens généralistes agissant dans le cadre de leur syndicat, (Snps) viennent, ce début juin, de brandir la menace de la grève illimitée à partir de demain, 6 juin. Leurs revendications s'articulent exclusivement autour de l'application du PV signé depuis une année, lequel document comporte les principales demandes relatives à la refonte du statut du praticien, la généralisation de l'indemnisation de risque de contagion, l'élargissement de la prime d'intéressement aux praticiens détachés ainsi que l'élargissement de la prime d'encadrement aux praticiens généralistes. Comme sont brandies la revalorisation et l'harmonisation de la prime d'encadrement, l'instauration du temps complémentaire aux praticiens généralistes et la revalorisation de la prime de garde.