La 131e réunion extraordinaire de l'Opep (l'Or-ganisation des pays exportateurs de pétrole), qui s'est tenue avant-hier dans la capitale libanaise, Beyrouth, s'est matérialisée par un accord portant augmentation du plafond de la production à 2,5 millions barils/jour. «La conférence a décidé d'augmenter son plafond, à l'exception de l'Irak, à 25,5 MBJ à partir du 1er juillet et à 26 MBJ à partir du 1er août», a confirmé M.Omar Ibrahim, porte-parole de l'Opep, lors d'une conférence de presse. Bien que l'Opep se soit engagée pour «rééquilibrer le marché pétrolier», la crainte d'une nouvelle flambée des prix n'en finit pas de tourmenter les pays consommateurs. Nombre d'analystes occidentaux en la matière croient «fermement» que la hausse des prix du pétrole n'est point due à «la baisse de l'offre». Pour eux, le marché mondial ne saurait se stabiliser tant que «des spéculateurs sont à l'affût de toute nouvelle alarmante favorisant la flambée des prix». Les mêmes analystes estiment que la cessation des spéculations est tributaire de l'évolution positive du climat politique en Irak ainsi que l'arrêt des attentats terroristes en Arabie Saoudite. C'est aussi, à quelques détails près, la lecture du ministre algérien de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Peu après la réunion, il a fait remarquer que la décision de l'Opep «intervient dans un contexte de fortes pressions et de spéculations». Toutefois, il a prévu une augmentation de la demande en été et même durant le dernier trimestre de l'année. Tout porte à croire que les répercussions du chaos irakien et l'exposition de la presqu'île arabique au danger terroriste porteront le prix du baril à des cimes jamais égalées. Cependant, la pression des sept pays les plus industrialisés sur l'Opep est maintenue. Ils exigent qu'il y ait un suivi positif de la décision suscitée. Ainsi, l'organisation tiendra deux réunions dans la capitale autrichienne, Vienne, l'une extraordinaire le 21 juillet et l'autre le 15 septembre de l'année en cours, pour «examiner les développements du marché et évaluer l'impact de la décision prise à Beyrouth». Concrètement, les prix du pétrole ont reculé, jeudi après-midi, aux marchés de Londres et de New York. Une légère baisse due non pas à la décision de l'Opep mais à l'annonce d'une hausse des stocks américains. A préciser, enfin, que la demande de notre pays d'augmenter son quota, n'a pas été évoquée lors du rendez-vous de l'Opep. Interrogé sur cet aspect, M.Chakib Khelil s'est contenté de dire que «que l'Algérie continuera à poser ce problème». A présent, il semblerait que la question des quotas ne soit pas à l'ordre du jour. La forte hausse de la demande permet aux pays membres de l'organisation de produire selon leurs capacités.