Les regards et les caméras des télévisions du monde entier étaient braqués sur ce qui sortira de la réunion d'Oran. Le «verdict» est tombé hier en fin d'après-midi. Les pays de l'Opep en réunion extraordinaire à Oran, ont décidé de réduire leur production de pétrole en arrêtant la coupe de la production de pétrole à 2,2 millions barils/jour. En fait, la conférence extraordinaire a décidé d'une coupe de 4,2 mbj cumulable à partir de septembre dernier où la production était de 29,045 mbj, selon le communiqué final de la réunion. Cette décision prendra effet à partir de janvier prochain. En outre, l'Opep a annoncé avoir réduit pour la troisième fois depuis septembre sa production de 2,2 mbj. Les deux précédentes réductions portaient sur des réductions de 500.000 bj (septembre) et de 1,5 mbj (octobre), soit une baisse cumulée depuis septembre de 4,2 mbj. Cette décision entrera en vigueur à partir du mois de janvier de l'année prochaine. La part de l'Algérie est de 200.000 barils/jour. Les regards et les caméras des milliers de télévision du monde étaient braqués sur ce qui sortira de la réunion d'Oran. L'hôtel Sheraton a connu une ambiance jamais égalée par le nombre de journalistes venus d'une centaine de pays couvrir l'événement qui porte bien son nom. La décision d'Oran marquera un point important, dans les annales de l'Opep. Dans le sillage de la conférence d'Oran et ses résolutions, l'Opep s'est engagée à assurer la stabilité du marché. Il a fallu toute une journée de pourparlers ayant regroupé les membres de l'Opep pour arriver à ce consensus dont les effets ne se font pas sentir encore. Hier, le baril de pétrole brut a enregistré un niveau plus bas depuis plus de quatre ans vers 16h40 GMT, tombant à 40,20 dollars, niveau jamais atteint depuis le 14 juillet 2004. En attendant un éventuel renchérissement, la résolution qui en a découlé en fin d'après-midi d'hier, confortera, indubitablement, les pays membres de l'Opep qui n'ont pas dissimulé leurs ambitions à procéder à une baisse d'envergure. L'appel de Chakib Khelil n'a pas été vain. Le consensus était commun. A commencer par la délégation de l'Arabie Saoudite qui a appuyé la réduction de la production de pétrole. Pour sa part, l'Iran a tablé sur, au moins, une baisse de deux millions de barils/ jour. De son côté, le Venezuela a misé sur une diminution de la même quantité. La Russie est plus décidée à pousser de l'avant sa coopération avec les pays de l'Opep en décidant, en novembre dernier, à une coupe de 320.000 barils/jour. Une baisse qui est toujours d'actualité. En effet, dans son intervention lors de l'ouverture des travaux de la conférence d'Oran, Igor Sechim, vice-ministre de l'Energie de la Russie, a annoncé que son pays «s'engage à réduire ses exportations de 300.000 barils/jour». Dans le cas où les prix de brut continuent à dégringoler, on passera à une autre coupe, une manière de se solidariser avec l'Opep. Selon le porte-parole de la délégation russe, «la Russie est prête à baisser davantage sa production de 300.000 barils/jour.» Aussi, la capitale de l'Autriche a décidé d'abriter la prochaine conférence ordinaire qui se tiendra le 15 mars 2009. Auparavant, le travail de coulisses a été très serré avec des réunions marathoniennes observées par plusieurs pays mardi soir. Le but était de mobiliser les pays non adhérents à l'Opep. Dans ce cadre, El Bedri, secrétaire général de l'Opep, a misé sur la contribution de ces pays, notamment la Russie. «La Russie est un pays producteur qui veut travailler avec l'Opep pour baisser la production» a-t-il déclaré. Selon le même interlocuteur, la concurrence de ces pays en la matière, doit se situer entre 500.000 et 600.000 barils/jour. Rappelons que quatre pays non membres de l'Opep, en l'occurrence la Russie, l'Azerbaïdjan, la Syrie et Oman ont été présents à la réunion d'Oran.