Le cheptel ovin s'élève à environ 25 millions de têtes et bovin à moins de deux millions. Comme pour ne pas faillir aux récurrentes conférences de presse consacrées à l'approvisionnement des étals de marchés et de boucheries, particulièrement à l'approche du mois de jeûne du Ramadhan, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) «aile Boulenouar», convie hier la presse à écouter des propos ressassés à chaque même période. Il faut relever que cette organisation, normalement étatique, est scindée en deux, l'autre étant pilotée par Salah Souilah! Chacun des deux responsables se prévalant être «l'officiel, le seul et l'unique représentant des commerçants à l'échelle nationale.» Cependant, la présence à cette conférence d'un expert indépendant en développement en la personne de Akli Moussouni, ingénieur agronome de son état, a fait apparaître certaines vérités quelque peu «voilées» sur la situation réelle du marché des viandes, rouge ou blanche, en Algérie. Ainsi, déplore Moussouni, «au lieu d'investir dans le développement des filières de production, l'Etat a créé des organismes importateurs comme l'Onab, pour l'aliment du bétail, Proda pour les viandes, Orac pour l'aviculture...» pour ne citer que celles-ci. A travers ces organismes, souligne-t-il, l'Etat «perçoit de fortes taxes douanières» en s'affichant comme «concurrent» sur la place avec les importateurs privés, soutient-il. Le conférencier Boulenouar a estimé que l'abattoir en fonction au. Ruisseau (Alger), qui date de l'époque coloniale, ne devrait pas fermer ses portes dans les circonstances actuelles avant l'ouverture des grands abattoirs programmés dans le pays comme celui de Baba Ali (Alger). Si cette décision venait à être appliquée, a fait craindre Boulenouar, «il faut s'attendre à une hausse les prix des viandes sur le marché.» A ce propos, il a estimé qu'il faudrait plus de 40 abattoirs, soit un par wilaya, pour juguler un tant soit peu les prix et faire face aux menaces de santé générées par les abattoirs clandestins où l'hygiène laisse à désirer et souvent, elle, est quasi inexistante. La moyenne de viande consommée pendant le Ramadhan dépasse la moyenne annuelle de consommation carnée a-t-on appris lors de cette conférence. Le porte-parole de l'Ugcaa a dénoncé les pratiques douteuses et illicites de certains bouchers, de par l'ensemble du pays, qui s'approvisionnent en viande congelée d'importation, qu'ils décongèlent ensuite pour la céder au prix de la viande fraîche du pays. Il faut savoir selon Boulenouar, que le cheptel ruminant algérien se compose d'à peine 25 millions de têtes d'ovins, de cinq millions de caprins environ, de moins de deux millions de bovins de 350.000 unités de camélidés (dromadaires). Concernant le marché de la viande blanche, l'expert a prévenu de la présence du «virus de New Castle» (Grande-Bretagne) qui a été décelé dans les wilayas de Sétif, Bordj Bou Arréridj, Skikda, Batna et Tébessa. Boulenouar devait conclure son intervention en estimant (à juste titre) que «la stabilité de la demande pourrait contribuer à la stabilité des prix» alors que le consommateur algérien est très inconstant dans ses besoins. Moussouni, pour sa part, citera comme exemple la «tuerie» de bêtes sacrifiées lors des fêtes religieuses, de fêtes familiales, d'anniversaire ou de simple réussite scolaire.