Le RND est loin de tourner la page de la crise. De nombreux cadres du parti accusent le secrétaire général de verrouiller davantage le parti et de les marginaliser. Le RND couve un malaise profond et peut sérieusement renouer avec la crise. La gestion du parti par Bensalah fait des mécontents. La réunion du conseil national prévue aujourd'hui à l'hôtel Erriad d'Alger sera sans surprise. «C'est une réunion ordinaire qui s'étalera sur l'évaluation de l'action du parti sans pour autant s'attaquer aux sérieux problèmes et donner la parole aux militants», a affirmé un responsable au sein du parti qui a préféré garder l'anonymat. Notre source regrette l'absence de débat au sein des instances du parti. «Le conseil national dont les travaux s'étalaient auparavant sur toute la journée dure deux heures de temps», déplore notre interlocuteur qui rejette cette manière de liquider les affaires du parti. De nombreux cadres accusent le secrétaire général de verrouiller davantage le parti et de les marginaliser. Pour notre source, la direction de Bensalah tente de se faire une nouvelle clientèle pour imposer son diktat. «Le souci de la direction de Bensalah actuellement est d'effacer à tout prix la trace de Ouyahia», nous confie notre source qui reconnaît que le fossé s'élargit entre la direction et la base. Ce dernier estime que la base est plus mature que la direction. Au moment où il doit jouer un rôle important sur la scène politique et renforcer son poids, le parti se perd dans des futilités. «Lorsque le règlement intérieur devient la priorité de la direction, cela traduit que le parti est sérieusement en panne», estime notre source tout en citant que l'exemple du FLN, lequel malgré la crise qui le secoue, n'a jamais remis en cause son règlement intérieur. Plus grave encore, notre source avance que «le secrétaire général tente de modifier le règlement intérieur du parti à travers des résolutions votées par le secrétariat national». «Sachant que les militants ne lisent pas les documents, la direction profite de l'occasion pour introduire des dispositions dans les résolutions», déplore notre interlocuteur. Cette situation piège sérieusement les militants. Même si ces derniers veulent contester ce verrouillage, ils se retrouvent les mains liées par les résolutions votées. Devant cet état de fait, les rangs des mécontents grossissent. Ce n'est pas tout. Adoptant la stratégie de diviser pour régner, la direction de Bensalah compte même créer de nouvelles directions au niveau des localités dont le nombre d'habitants dépasse 100.000. Le secrétaire général veut carrément introduire ses propres méthodes dans la gestion du parti. Lors de la dernière réunion du secrétariat national sur la révision de la Constitution, le secrétaire général du parti n'a même pas osé prononcer le nom de son prédécesseur, Ahmed Ouyahia. Parlant des recommandations sur ce projet, M.Bensalah a déclaré que les propositions du parti seront remises à la commission chargée des consultations. Une déclaration qui n'a pas été du goût des cadres du parti. Cette politique de gommer les traces de l'ancien SG du parti, Ahmed Ouyahia, commence sérieusement à irriter les cadres et militants du parti. Pourquoi ce silence? Notre source l'explique par la conjoncture qui n'est pas encore propice. «Avec l'élection présidentielle et actuellement les consultations sur la révision de la Constitution, nous n'avons pas voulu chambouler les choses», reconnaît notre interlocuteur qui assure que cette situation de malaise finira pas éclater. «Le départ de Ouyahia du parti était une grande erreur», regrette un autre membre du secrétariat national qui reconnaît que la situation du parti se détériore de plus en plus. Selon lui, Ouyahia a réussi à imposer la discipline au sein du parti, ce qui n'est pas le cas avec M.Bensalah. Devant cette situation, le RND est loin de tourner la page de la crise. Le secrétaire général peut sérieusement faire l'objet de contestation au sein de la base, si la situation perdure.