Ces derniers jours, on assiste à un branle-bas de combat au sein des coordinations. L'attente angoissante née au lendemain du conclave interwilayas de Sidi Aïch cède, désormais, de plus en plus le pas à une reprise des contacts entre le mouvement citoyen de Kabylie et les représentants du pouvoir. Cette conviction, très présente dans les propos de nombreux observateurs et même de certains délégués, n'est pas le fait du hasard ou d'un quelconque recul mais d'une prise de conscience qui tend à s'élargir pour toucher les plus récalcitrants des délégués. Elle serait, en fait, le fruit d'une concertation permanente entre les délégués les plus en vue des coordinations de l'instance suprême des archs. En effet, depuis cette fameuse réunion extraordinaire, dont les conclusions avaient donné lieu à un état de suspicion, les délégués ne ratent aucune occasion pour échanger les points de vue sur la situation et les perspectives d'avenir. Dans ce sens, l'idée de la reprise des pourparlers a toujours été abordée car jugée comme l'unique moyen de sortie de crise. On se rappelle que la divergence autour de cette question, lors de la rencontre interwilayas de Sidi Aïch n'était pas aussi importante. Mené par une équipe de délégués de la Cicb, le rejet catégorique de l'appel d'Ouyahia n'avait pas abouti et c'était déjà un succès, estimaient les observateurs, qui expliquent également que les conclusions de cette rencontre est en soi un pas positif qui ne pouvait présager que d'une évolution à l'image de celle qui prend forme aujourd'hui. Intervenant dans des conditions défavorables en raison des événements de T'kout, la rencontre de Sidi Aïch était une opportunité offerte sur un plateau d'argent aux radicaux qui ont tenté une offensive pour mettre fin définitivement à toute idée de pourparlers avec les pouvoirs publics et par voie de conséquence à la perpétuation de la crise. Le wait and see auquel avait abouti ce conclave n'était d'ailleurs pas de leur goût, ceux-là mêmes, qui sont allés à l'extrême dans la surenchère en guise de soutien à la région des Aurès, à l'image des ces sit-in proposés devant les brigades de Gendarmerie nationale. Leur mission allait, au fur et à mesure que les travaux avançaient, s'étioler devant une plénière plus clairvoyante et tempérante. Depuis, les concertations se sont poursuivies entre les délégués en vue d'aplanir ces divergences, dont l'origine se situe en partie dans la guerre de leadership que se livrent certains animateurs autour du contrôle de l'interwilayas. Les autonomistes, dont la nuisance est amoindrie, se sont engouffrés dans cette brèche pour élargir le fossé et différer au mieux tout contact avec les officiels. Ces derniers jours, on assiste à un branle-bas de combat au sein des coordinations pour la réussite du 3e anniversaire de l'élaboration de la plate-forme d'El-Kseur. Une volonté manifeste existe quant à la tenue d'un conclave, la veille, dans la ville d'El-Kseur pour trancher sur la question de la reprise des pourparlers mais aussi réconcilier toutes les franges du mouvement. Une chose qui reste impossible à réaliser puisque toutes les tendances ont annoncé la tenue de leurs rencontres indépendamment. C'est ainsi que le Cnmca de Hakim Kacimi se réunit aujourd'hui à Tigzirt tandis que l'interwilayas des dialoguistes se contentera d'une simple célébration et enfin les non-dialoguistes ont opté pour des retrouvailles demain à Souk El Tenine. Si on est quasiment certain d'une option favorable du Cnmca, il n'en sera pas de même pour l'aile dissidente de l'interwilayas, eu égard à ses positions radicales. Quant à la position de l'interwilayas, l'opinion doit encore attendre avant d'en savoir plus même s'il y a de fortes chances que la rencontre de Sidi Aich, déclarée, pour rappel, ouverte, reprenne dans les plus brefs délais et tranche positivement sur la question du dialogue, répondant ainsi au souhait de la majorité silencieuse, lasse des atermoiements et de l'interminable prorogation.