Le chantre kabyle revient après quatre longues années d'absence Lounis Ait Menguellet n'a pas manqué de demander une minute de silence à la mémoire des défuntes artistes: Cherifa et Noura. Le célèbre chanteur Lounis Aït Menguellet revient à son fidèle public avec son nouvel album Isefra et ce, après quatre longues années d'absence. La salle Ibn khaldoun qui compte 680 sièges a dû rajouter des sièges pour accueillir tous les fans du sage. Une heure avant le gala de 16h, la salle était déjà à moitié pleine. «J'écoute Lounis Aït Menguellet depuis mon jeune âge», a lancé une dame de 67 ans, quelque temps avant le début du gala. Toujours égal à lui-même, avec son allure de sportif, une guitare sèche qui l'a accompagné depuis des décennies, Lounis Aït Menguellet n'a pas manqué de demander une minute de silence à la mémoire des deux grandes dames de la chanson kabyle et algérienne, à savoir les défuntes Chérifa et Noura décédée il y a quelques jours. Concoctant un patchwork entre les chansons anciennes des «années d'or» mais surtout les nouvelles chansons de son dernier album qui ont bercé le public, le chantre de la chanson kabyle a tenu pas moins de deux heures trente devant un public, exigeant la qualité, le respect et la cadence. «Je vois qu'il y a des fans qui sont revenus pour la deuxième fois consécutive. Mais, je vous informe que je vais chanter les mêmes chansons qu'hier», dit-il à son public bien avant de gratter les premières notes de sa guitare. «Sahite, Sahite», répond-il spontanément de temps à autre à des enfants qui l'interpellaient de loin pour exprimer leur joie. Revenant sur une moyenne de 20 chansons, à commencer par la fameuse chanson Ami «mon fils» des années 1980, qu'il a chantée en duo avec son fils Djaâfar, chanteur et musicien en même temps. Djaâfar lui dit «Papa je veux devenir président!». Lounis répond: «Reste tranquille mon fils. Si tu cherches le pouvoir. Cela veut dire que tu ne connais pas ton intérêt...» Marqué par une ambiance familiale et artistique digne des grands événements qui rappellent le temps des années de braises où l'expression kabyle était interdite dans son propre pays, le gala de Lounis, rappelle qu'on le veuille ou non, des temps mémorables que n'importe quel jeune des années 1990 et plus, devra connaître et découvrir absolument. La petite scène qui n'est pas forcément, réservée pour la danse se remplit et se vide pour écouter et savourer studieusement le sens et la poésie de Lounis, tantôt pleine à craquer pour danser et exprimer la joie et l'émotion tout au long de cet après-midi qui a réuni un public composé à 90% de familles qui n'ont pas besoin de leçons, mais de raisonnement et de création à leur niveau d'imagination. La chanson en hommage à la femme, a été l'un des tubes qui ont marqué l'assistance à plus d'un titre. Par ailleurs, il y a lieu de souligner le professionnalisme et la discipline des musiciens de Lounis Aït Menguellet dont le plus nouveau de ses musiciens compte pas moins de 10 ans. «C'est toujours un grand plaisir de monter sur scène avec Lounis et son public. Nous sommes fiers de tous les moments qu'on a passés ensemble», lancent entre-temps Mouloud et Salem et d'autres qui se complètent tous, chacun à son instrument. Organisé par l'établissement Arts et Culture, qui tend vers le haut ces derniers temps avec l'organisation de galas top, Lounis devra se reproduire les 3 et 4 juillet prochain à la salle Atlas de Bab El Oued à Alger, avant de confirmer d'autres dates et lieux de sa tournée durant le mois de Ramadhan 2014. A. C.