Le poète et chantre de la musique kabyle, Lounis Aït Menguellet, a saisi l'occasion, mercredi après-midi, lors de la présentation de son nouvel album «Isefra» ou «Poèmes» à la salle Frantz-Fanon de Riadh El-Feth (Alger), pour réitérer son attachement à la chanson et affirmer qu'il n'a jamais déclaré à la presse sa retraite ou son retrait de la chanson, contrairement à ce qui a été rapporté et dit sur lui, ces derniers jours, dans les colonnes d'un quotidien national. En sortant de sa réserve, l'artiste a également précisé devant un parterre de journalistes qu'il lui a fallu quatre ans pour préparer et enregistrer ce nouvel opus, ajoutant que certains ont pris cela comme fin de ma carrière artistique. Faisant remarquer que, pour lui, produire des albums dépend de son inspiration, il notera : « La préparation de l'album ne dépend pas de moi ». Le poète altier des cimes du Djurdjura, Lounis Aït Menguellet, n'a pas manqué d'indiquer, également, au cours de cette conférence de presse qu'un artiste ne peut pas, vraiment, programmer sa retraite ou son départ car l'artiste est une personne, continuellement créative. «D'ailleurs, quand je réalise un album, je ne sais jamais s'il y en aura un autre qui suivra ». Revenant sur son nouvel album « Isefra » qui vient d'arriver dans les bacs et qui est très attendu par ses fans et son public, le chanteur a fait savoir que « Isefra » ou « Poèmes » édité par Izem éditions, avec le concours de l'ONDA, est un hommage à la parole et à la puissance de la poésie. « L'album comprend des chansons composées de poèmes et des chansons classiques que j'ai reprises. Pour comprendre ces chansons, il faut les écouter ... », a-t-il souligné, indiquant, par ailleurs, que cet album sortira en Algérie et ne bénéficiera pas d'une sortie en France. Il a, en outre, annoncé son prochain concert qui aura lieu les 13 et 14 juin à la salle Ibn Khaldoun (Alger) à 16h et qui sera suivi d'une tournée en Algérie durant le mois de Ramadhan. Aït Menguellet révélera que l'album en question comprend 8 titres à l'exemple de : « Ddin Amcum » (Dettes de malheur), « Ageffur » (Jour de pluie), « Awas » (Veille), « Ruh a ZZman » (Continue ta course, ô temps), « Walay » (J'ai Vu) et « Isefra nniden » (Autres poèmes). «L'album a été arrangé et réalisé par mon fils Djaffar avec la participation, aussi, de mon autre fils Tarik. Ce dernier a fait la traduction de mes poèmes en français. Quant à ma fille Hayet, elle a arrangé les photos et la maquette de l'album, sans oublier la participation d'autres musiciens talentueux», a-t-il révélé dans ce sens. Et de préciser : «Je collabore toujours avec mon fils Djaffar. Ce dernier m'accompagne depuis son jeune âge. C'est lui qui a réalisé l'album. Djaffar a fait très attention en adaptant les arrangements à l'esprit du texte de telle sorte que ces derniers ne lui nuisent pas». A une question relative à la situation de la chanson kabyle en Algérie, Aït Menguellet a révélé que cette chanson se porte bien et se portera mieux dans l'avenir. «Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que la chanson kabyle est finie et qu'elle ne produit pas de talents....La chanson kabyle, c'est comme toutes les chansons du monde, elle connaît des hauts et des bas (...) », a-t-il poursuivi, ajoutant que ce genre de musique suit les époques et les moments pour son épanouissement. Revenant à son expérience artistique, l'icône de la musique kabyle, a, par ailleurs, indiqué qu'il est toujours là pour satisfaire le goût de son public. «Je fais les choses telles que je les ressens. J'ai un respect total envers le public. Je ne pourrais pas lui livrer des chansons que je ne ressens pas», a-t-il conclu.