Les jihadistes de l'Eiil, fortement armés, contrôlent plusieurs villes irakiennes et menacent désormais la capitale En l'espace d'une semaine, les jihadistes de l'Eiil, soutenus par des partisans du régime déchu de Saddam Hussein, se sont emparés de vastes zones dans le nord et le centre de l'Irak, dont la deuxième ville du pays, Mossoul. Des ambassades occidentales ont commencé à évacuer leur personnel de la capitale irakienne hier dépit des assurances de Baghad affirmant avoir «epris l'initiative»face à l'avancée de jihadistes qui contrôlent désormais d'importants pans du territoire dans une région déjà très instable. L'EIIL (Etat islamique en Irak et au Levant) cherche à créer un Etat islamique dans une zone frontalière avec la Syrie, où il est connu pour ses exactions. Les insurgés tentent désormais d'avancer vers Baghad et l'EIIL a affirmé avoir tué 1700 soldats irakiens, une revendication qualifiée «horrible» par la porte-parole du Département d'Etat américain Jen Psaki. «Des terroristes capables de perpétrer des actes aussi abominables sont les ennemis communs des Etats-Unis, de l'Irak et de la communauté internationale», a déclaré Mme Psaki. Selon le Wall Street Journal dimanche soir, Washington et Téhéran, en froid depuis 34 ans, pourraient avoir des discussions sur l'Irak en marge des négociations qui reprennent lundi à Vienne sur le dossier du nucléaire iranien. Face aux violences et à l'instabilité en Irak, des évacuations de personnel diplomatique ont été confirmées jusqu'ici par les Etats-Unis et l'Australie. Washington a annoncé par ailleurs l'envoi de renforts autour de son ambassade située dans la zone verte de Baghdad, déjà hautement sécurisée. Des employés seront évacués vers les consulats d'Erbil et de Bassora, des régions irakiennes épargnées par les violences, et d'autres vers l'ambassade des Etats-Unis en Jordanie, a expliqué Mme Psaki, sans préciser le nombre de personnes concernées. Les Etats-Unis ont également annoncé samedi le déploiement d'un porte-avions dans le Golfe. Les forces de sécurité irakiennes ont affirmé dimanche avoir «repris l'initiative» après plusieurs jours de débandade, assurant avoir tué 279 insurgés et repris deux villes au nord de la capitale. Elles ont également assuré avoir repoussé un assaut d'insurgés sur la ville stratégique de Tal Afar, à 380 km au nord-ouest de Baghdad et à une soixantaine de km de la frontière syrienne. Plusieurs responsables et un habitant de la ville ont cependant affirmé hier que les insurgés avaient pénétré dans la ville et selon un responsable ils en ont pris le contrôle. Des violences inouïes ont marqué les combats avec notamment le meurtre de 1700 soldats chiites dont les Etats-Unis ont toutefois indiqué ne pas être en mesure de «confirmer» la revendication par des tweets attribués à l'EIIL. L'un deux montrait la tête séparée du corps d'un officier irakien, avec le message suivant: «C'est notre ballon... Il est fait avec la peau "Coupe du monde"», en référence à la compétition de football qui se déroule actuellement au Brésil. Les autorités ont par ailleurs annoncé samedi un plan de sécurité pour défendre Baghdad, et des milliers de citoyens se sont portés volontaires pour prendre les armes contre les insurgés, répondant à l'appel du gouvernement et du grand ayatollah Ali Al-Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak.