Quand le calme bleu de Azzedine rencontre la tempête, Karim Ziad, cela ne peut que créer des étincelles. Un feu follet de joie... mélodique ! Après s'être essayé à la température de la salle mercredi, Azzedine Tebibel et ses acolytes d'amis musiciens sont revenus, jeudi soir, écumer la salle Ibn Zeydoun pour un autre concert qui se voulait plus chaud et plein d'émotion. « Continuez à croire en la musique parce que c'est avec elle qu'on peut bâtir notre avenir», avait lâché Dino en fin de soirée. Pour fêter ses 50 balais, Azzedine avait réuni pour la circonstance pas moins de huit musiciens pour s'amuser et faire la fête : à côté de Azzedine au piano acoustique et synthé, se sont produits Farid Ladjadj à la guitare, Moktar Doulache à la flûte, Margarita Doulache à l'accordéon, Vera Aït Tahar au violon, Natalia Laribi au violon alto, Rachid Aït Tahar au violoncelle, Salah Haddid à la basse et le monstre sacré de la batterie, The best comme le surnommèrent des jeunes dans la salle, Karim Ziad au top de sa forme, offrant à son public par moment, de pics énergiques, des performances musclées à faire crier de plaisir. Azzedine lui, non plus n'a pas démérité de sa réputation de jongleur avec les styles, puisque sans transition, il vous servira un plateau de «mets gourmands» de Chick Corea avec Home universe et un son frais et abyssal avec Eternal Child, à Nuit andalouse, du tango dans la même veine que Piatzola ou encore ce célèbre air russe, Azzedine Tebibel revisitera différents styles musicaux laissant le meilleur pour la fin, des surprises et des versions personnalisées du standard de jazz, glissant sous les doigts magiques d'un maestro mettant la fièvre à son piano, les surprises ce sont la belle et chaude voix de Kawtar sur la même voie que son frère, musicien du groupe Litham, en reprenant avec quelque retenue cependant Samba es una nota et le brave Boudjemaâ Soudani, luthiste de Timimoun qui volera la vedette à un Tebibel amarré à son synthé, accompagnant «Boudj» sur le morceau Salamo. Un moment d'élévation spirituelle qui nous procurait des visions du désert, des images de dunes, d'étendues de sable, de théières et de vents de sable balayant nos poussières de vague à l'âme, par la force de ce griot guérisseur et ses mélodies revigorantes. Le public ne pouvait que le suivre, la tête dodelinante et les mains tapantes. Place au jazz et à ses «étendards» avec Spain de Chick Coréa et la fameuse composition de Paul Desmond, saxophoniste du dave brubeck quartet, Take five, un morceau d'anthologie savoureux ! Azzedine confirmait là son plein talent en assurant un retour en force plein de promesses...Pour ce qui est de Karim Ziad, c'est sûr le rendez-vous est pris entre le 20 et le 27 septembre prochain à Ibn Zeydoun afin de présenter son nouvel album : Chabiba, fidèle à sa touche gnawi, maghrebi et jazz...