Prémice de «Alger, capitale de la culture arabe»? Qu'importe, c'est toujours avec bonheur que l'on retrouve notre belle icône de la batterie. Ils sont revenus, ils se sont tous retrouvés, dimanche dernier, à la salle Ibn Zeydoun de l'Oref -qui est en train d'être retapée- juste l'occasion d'une rencontre musicale, conviviale et chaleureuse. Aussi, on pouvait noter la présence de Djamel Allam, même s'il n'est pas monté sur scène mais restait attentif dans les coulisses...Impulsé par le ministère de la Culture -histoire de nous faire savoir qu'elle connaît Karim Ziad et ses potes, un peu tardivement quand même- ce concert, de ce fait, à l'allure de défrichage de terrain ou d'avant-goût de ce que sera Alger, capitale de la culture arabe en 2007, s'est donné, pourtant, heureusement d'ailleurs, dans un esprit, avant tout, de retrouvailles. Un peu forcé tout de même. La chose par contre à laquelle la ministre de la Culture, ne se serait à aucun moment douté, est que le concert de Karim Ziad se fasse, comble de la surprise et de l'absurdité, au tout début du moins, à coups de rechka -le bonhomme ventreux s'étant trompé sans doute de lieux-. Karim Ziad, un peu souffrant et fiévreux, ne se laissera pas vaincre facilement et pour autant bouffer par ce désagrément et se donnera corps et âme à son public, venu l'encourager, et il était nombreux, malgré le manque de communication qui a entouré cette soirée. La solide réputation de Karim étant ce qu'elle est, celui-ci n'a, de fait, pas besoin d'avocat pour le «défendre». Karim Ziad égrènera ses tubes, désormais standard, de son singulier répertoire qui allie, avec finesse et harmonie le jazz au gnawi sur fond de colorations maghrébines. Oscillant entre le guembri et la batterie, Karim Ziad, entouré de ses bons musiciens, assez délurés pour certains, offrira, comme à son accoutumée, un spectacle toujours aussi chaud et entraînant, qu'envoûtant. Ouine, La ilaha ilallah, Rijal, Joker, Nesraf, Sway de Chik Koréa, Armandosrumba Spain, Tilala, Hamdouchia, Katiba, Sandiya et bien d'autres morceaux qui feront danser le public. Karim Ziad était entouré, pour cette fois, par Menni Mohamed, au bendir, Faycel Maâlem au clavier, Nazim son frère, à la batterie, Malik, un autre frère, au chant et à la basse, Ahmed Benal aussi, à la basse, Mustapha Mataoui au piano, des guests stars, avec Azzedine Tebibel au piano, des membres du groupe Diwan Dzaïr, le groupe gnawi, Sakia et un membre du groupe des Kahinas, qui rendra hommage notamment à Hachemi Gerrouabi en reprenant El barah, kan fi omri aâchrine. Karim Ziad, qui est sur le point d'achever son nouvel album, (au stade du mix) intitulé Dawi dont la sortie est prévue pour le 10 avril prochain, reviendra se produire à Alger, en juillet, où, nous a-t-il confirmé, il sera avec toute sa bande de musiciens entre sa formation Ifrikya et les maâlems gnawis du Maroc.