Le 17e Sommet de l'Union africaine qui se tient à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, se penche sur la question sécuritaire et l'endiguement du terrorisme Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine, Smaïl Chergui, a affirmé, hier, qu'«une réflexion est actuellement engagée concernant la création d'une force régionale à même d'endiguer les menaces sécuritaires (...)». «La manière dont sont perpétrés les crimes par le mouvement terroriste Boko Haram au Nigeria, l'assassinat de personnes innocentes et sans défense, les violations systématiques des droits de l'homme nous interpellent et nous portent à réfléchir à la mise en place d'un mécanisme plus efficace à même d'éradiquer ce phénomène», a déclaré M.Chergui à l'APS, précisant qu' «une réflexion est actuellement engagée au niveau de l'UA sur la création d'une force régionale composée des quatre pays riverains du lac du Tchad, à savoir le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger», a-t-il souligné. «Cette action participe de notre conviction que l'UA doit assumer pleinement son rôle en ce qui concerne la prise en charge des questions sécuritaires que connaît le continent», a-t-il indiqué, soulignant que l'objectif de la création de cette force «est de préserver le Nigeria contre toute intervention étrangère et d'éradiquer, à moyen et long termes, le phénomène du terrorisme qui menace la région». M.Chergui a, d'autre part, affirmé que «cette force africaine impactera positivement les pays du Sahel africain, au regard du caractère transfrontalier des activités des groupes criminels et sera d'un grand appui aux efforts menés par les pays du Sahel pour lutter contre ce fléau». «La formation de cette force est actuellement en cours d'examen et sera tranchée lors de ce sommet avant sa mise en place», a relevé M.Chergui, précisant que «les questions liées au terrorismes et aux défis sécuritaires seront à l'ordre du jour de cet important rendez-vous continental». S'agissant de l'impact de la détérioration de la situation sécuritaire sur le processus de développement du continent, le haut responsable africain a estimé que «l'élargissement des foyers de tension dans plusieurs régions entrave fortement les efforts de développement dans le continent. Cependant, il existe une volonté réelle des pays africains d'aller de l'avant sur la voie du développement». Concernant les efforts de l'UA pour la réforme des organes de l'ONU dont le Conseil de sécurité, M.Chergui a indiqué que «ce qui nous intéresse en tant qu'Africains est que le continent noir bénéficie de la qualité de membre permanent au Conseil de sécurité onusien, sachant que 65% des travaux du Conseil de sécurité concernent l'Afrique, d'où la nécessité de l'impliquer davantage». «Cette réforme tend à démocratiser la méthode de traitement des dossiers africains au sein de l'ONU», a-t-il estimé, relevant la tenue de réunions de manière régulière, la dernière en date ayant eu lieu à Alger en marge de la 17è conférence ministérielle du Mouvement des Non-Alignés (MNA), qui a permis d'unifier les vues et d'aboutir à une position commune à afficher en Conseil de sécurité et à l'Agenda post 2015. S'agissant du retour de l'Egypte et de la Guinée Bissau au sein de l'UA à la faveur du sommet de Malabo, le commissaire à la Paix et à la Sécurité a affirmé que la décision du 17 juin intervenait «dans le respect de la volonté des peuples de ces deux pays qui avaient connu des élections régulières en consécration de la légitimité constitutionnelle». Evoquant le dernier accord conclu récemment entre les parties maliennes afin d'engager un dialogue direct et de trouver des solutions définitives à la crise dans le nord du Mali, M.Chergui s'est dit satisfait de «ce pas initié par l'Algérie qui a été la première à soutenir les frères maliens dans leur douloureuse épreuve». «Cet effort doit constituer un modèle à méditer pour d'autres régions d'Afrique afin de trouver des solutions pacifiques aux problèmes que connait le continent», a-t-il dit.