«Le mot d'ordre de protestation sera suivi par tous les correcteurs y compris les non-affiliés au Cnapest.» Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) prévoit des actions de protestation durant la période de correction du Bac. Le coordinateur national du Cnapest, Meziane Mériane, a indiqué hier, lors d'une conférence de presse animée à Alger, que les délégués des 31 wilayas ayant participé au conseil national d'avant-hier proposent de prolonger l'opération de correction de l'examen du Bac ou de gonfler les notes des candidats. «Une chose est sûre, le principe de la protestation durant la correction est maintenu par l'ensemble des délégués» affirme Mériane qui explique cette démarche non tranchée, par le souci des Pest de maintenir le suspense jusqu'au dernier jour de l'examen. Son collègue du bureau national se veut plus explicite «Nous n'avons pas voulu définir la forme de notre action pour flouer la tutelle». Toujours sur le chapitre de la correction du Bac, Mériane déclare que dans chaque wilaya, près de 20 professeurs habitués à la correction du Bac sont exclus cette année en raison de leur activisme au syndicat. Toutefois, ajoute le conférencier, «le mot d'ordre de protestation sera suivi par tous les correcteurs y compris les non affiliés au Cnapest». Sur un autre volet, l'orateur est revenu sur la question du récépissé refusé au syndicat par le ministère du Travail. Ainsi, tout en qualifiant la délivrance du récépissé de droit constitutionnel, Mériane relève que «toutes les rencontres avec le ministère de l'Education sont devenues stériles par manque de ce récépissé». Par la même occasion, le coordinateur national parle de risque de torpiller la commission d'enquête parlementaire chargée du dossier Cnapest. Pour illustrer cette appréhension, Mériane annonce que «la commission a invité le ministre du Travail à plusieurs reprises mais ce dernier refuse toujours de se présenter sous prétexte de son calendrier chargé». Son confrère du bureau national, au fait, apparemment, des aspects juridiques de la commission, précise que «le règlement intérieur de la commission stipule que le ministre concerné a une période de 6 mois pour répondre à l'invitation de la commission et que le calendrier exécutif prime sur le programme de la commission». Cette situation a fait dire au coordinateur national que «la tutelle doit assumer toutes les décisions émanant du conseil national du Cnapest». Par ailleurs, le conférencier souligne, que la tutelle n'a pas honoré ses engagements cosignés dans des PV. A titre d'exemple, il cite la non-régularisation dans plusieurs wilayas, de la situation de ponction sur salaires ayant touché les professeurs grévistes au début de cette année. En outre, le travail des deux commissions mixtes, chargées du statut particulier et de la retraite, se caractérise par «des atermoiements et par un manque de sérieux». En dépit de cet état de fait, le coordinateur national se dit prêt à toute initiative de dialogue sérieux. A noter que la correction de l'examen du Bac qui débute le 03 juillet, nécessite un encadrement de près de 20.000 correcteurs au niveau national. A l'approche de l'échéance du 26 juin, le Cnapest a décidé de laisser les travaux de son conseil national ouverts jusqu'au 24 de ce mois.