Après avoir financé un deuxième terminal au niveau du port d'Alger à raison de 800 millions de dollars, les Américains se tournent vers le ciel algérien. Ils financent sa gestion à travers une étude d'une valeur de 465.000 $, complétée par une contribution de 175.000 $ émanant d'une société US (Site Northrop Gruman). Le rapport final de cette étude a été officiellement remis hier, par l'ambassadeur des Etats-Unis au ministre des Transports algérien, à l'Etablissement national de navigation aérienne (Enna). Désormais, un nouveau centre de contrôle des routes aériennes non encore explorées du Sahara est à l'ordre du jour. Il aura pour mission d'assurer une bonne couverture aérienne des champs pétrolifères et gaziers du Sud. C'est ce qui ressort de l'étude américaine, réalisée par l'agence américaine Ustda (Agence pour le commerce et le développement). L'étude à portée technique et économique offre une projection quant à la fréquentation du ciel algérien s'étalant entre quinze et vingt ans à venir. Il en ressort également que le trafic aérien national (40 %) n'intervient que pour 01 % dans les produits des redevances aéronautiques, alors que le trafic de survol sans escale (22%) représente 85 % de ses revenus. Ce qui est une aberration en comparaison d'autres pays, estiment les experts américains qui recommandent d'y remédier au plus vite en réajustant de tels déséquilibres. La même étude insiste sur la révision du mode de communication sol-air (c'est-à-dire entre le pilote et la tour de contrôle) utilisé chez nous jusque-là et met le doigt sur une anomalie de taille : la dépendance des communications aériennes du réseau PetT fixe. Elle recommande l'amélioration de la communication air-sol et insiste sur la fiabilité du réseau communication. Un mode de gestion et de contrôle des plus pointus est finalement mis entre les mains des techniciens et experts algériens en charge du management du trafic aérien. Deux étudiants de l'Ecole de l'aviation de Blida viennent d'effectuer un séjour aux USA pour s'en imprégner et l'adapter incessamment à la demande nationale. Dans cette perspective, un nouveau centre de formation des contrôleurs du ciel est érigé à Oued Smar (Alger) où les étudiants sont dotés des nouveaux standards de la navigation aérienne appliqués au contrôle. Ces derniers y effectuent, entre autres, la simulation relative à toutes les situations imaginables et inédites, à l'échelle réelle du relief et où ils peuvent suivre sur écran de simulation tout le parcours d'un avion jusqu'à sa sortie de l'enceinte de l'aéroport. Cette étude de faisabilité, qui porte sur le moyen et long termes, identifie une vingtaine de projets dont la réalisation est étalée sur les quinze années (2004-2018). Ses prévisions donnent une progression moyenne envisagée de 6% pour le trafic de survol sans escale et de 12% pour le trafic international sur les aéroports algériens. Des résultats qui annoncent que le trafic aérien dans l'espace algérien va doubler dans les dix prochaines années. Les produits attendus des investissements ont trait, en particulier, à un réseau de communication sol-sol propriétaire en Vsat secouru par le réseau Actel et TDA, une couverture de télécommunications air-sol en VHF et HF pour l'ensemble de l'espace aérien. Un complément de couverture radar pour les routes aériennes à forte densité de trafic (nord-sud/est) de même que l'identification des vols à très haute ou très basse altitude. Cette étude américaine réussie intervient après celle, française, initiée puis avortée en 1989.